Le mouvement altermondaliste

Agriculture du Québec
Agriculture du Québec



Historique du mouvement

Le mouvement altermondialiste est un phénomène assez récent. Depuis environ trente ans, on assiste à deux tendances antipodes. D’un côté, il y a une croissance du néolibéralisme, et de l’autre, il y un renforcement des luttes sociales. Ces luttes consistent majoritairement à contester le modèle néolibéral proposé, ce qui définit brièvement par le fait même, l’altermondialisme. De multiples débats émanent en ce qui concerne la date exacte de l’apparition de ce courant, puisqu'un grand nombre de mouvements ont joué un rôle central dans sa mise en place. Selon Eddy Fougier, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques, on peut présumer que le mouvement est donc la convergence de différentes tendances qui ont pris naissance tout au long des années 1990.

La première grande contestation est apparue en réaction aux plans d’ajustements structurels inadaptés, que le Fond monétaire international (FMI) imposait aux pays les plus démunis. Brièvement, avec une mentalité libéralisme, le FMI imposait à ces pays d’importer moins, d’exporter plus, tout en diminuant les salaires, ce qui ne cadrait pas du tout avec les réels besoins de leur situation économique locale. Par la suite, ce mouvement de contestation contre le néolibéralisme apparait finalement en Europe et aux États-Unis, dans un contexte d’augmentation du chômage, de multiplication des contrats précaires et d’essor de la pauvreté.

Ce qui est important de retenir, c’est que l’altermondialiste propose une alternative à la mondialisation néolibérale dans le respect économique et social. Ce mouvement affiche ses couleurs à l’échelle mondiale et agit en réaction aux impacts du néolibéralisme. C’est une idéologie partagée par un nombre incalculable de groupes de luttes existant partout à travers le monde, qui dénoncent haut et fort divers problèmes sociaux tel que la pauvreté. 

Visée du mouvement

Les conditions de vie se dégradent progressivement pour l’ensemble des habitants de la planète. À ce sujet, selon un compte rendu de Daniel Chartier,  il y aurait actuellement plus d’un milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim à divers degrés. L’altermondialisme  vise donc une amélioration de plusieurs situations sociales sujettes à l’injustice.

            Que l’on soit de droite ou de gauche, on ne peut exiger un libre-échange absolu ou un retrait complet de l’État avec les expériences vécues dans le passé. Il y a tellement de diversité au sein du mouvement altermondialiste, qu’il est difficile de rassembler ses visées avec une idéologie unique et partagée par tous. Cependant, l’objectif ultime de cette tendance serait, notamment, de convaincre les citoyens du besoin de sortir de l’emprise de la politique amorphe pour soutenir davantage des forces progressistes et ainsi faciliter une alliance durable entre ces forces. Un plan de cette envergure nécessite la mise en lumière des intérêts communs aux différentes coalitions des couches dominées, d’étoffer les intérêts de la majorité sociale à un horizon utopique mobilisateur et d’assembler ces idéaux à certaines suggestions politiques concrètes.

Qu’est-ce que le mouvement dénonce

Tel que mentionné précédemment, l’altermondialisme dénonce la mondialisation libérale et ses conséquences sociales et économiques tragiques. Plus précisément, les impacts négatifs sur l’environnement, le dépérissement des pays du sud, l’emprise des grandes entreprises transnationales sur l’activité économique mondiale, la négligence généralisée des droits de l’homme et le rôle défavorable des grandes organisations commerciales et financières aux services des pays développés et du libéralisme. 

Qu’est-ce que ce mouvement prône

           Bien que ce mouvement agisse généralement à l’encontre de la mondialisation, il n’est pas tout à fait en accord avec une abolition totale de celle-ci.  L’altermondialisme prône plutôt une mondialisation davantage maitrisée et solidaire.  Pour ce faire, cette idéologie met de l’avant diverses valeurs telles que la démocratie, la sauvegarde de l’environnement, la protection des droits humains et une plus grande justice économique sociale. Cette tendance est guidée par un vent d’espoir favorable au changement. La force du nombre est plus puissante que bien des structures politiques et c’est par le biais de ces convictions que les militants souhaitent propager l’idée que les changements sont bel et bien possibles.



Le mouvement altermondialiste au Québec

Image Google
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                    Concrètement, au Québec, l’organisme à but non lucratif Équiterre appuie, à sa façon, le mouvement altermondialiste. Avec son slogan « Changer le monde un geste à la fois », l’organisme a touché son lot de gens passionnés issus de divers champs d’expertise. Tous s’allient autour de solutions concrètes tels que des projets d’accompagnement, de sensibilisation et de recherche dans le but de protéger la santé de l’environnement et de favoriser l’équité et la solidarité entre les citoyens et les peuples. Ces personnes brillent également sur la scène publique et auprès des décideurs afin que les politiques, les pratiques, les règlements et les lois prônent une société juste et équitable.

 

                     À ce sujet, plusieurs lois existent pour favoriser la création d’emplois, mais très peu s’attaquent aux réels problèmes et besoins de notre société. Certes, la loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche aide légèrement la production locale. Néanmoins, la mondialisation permet désormais d’importer et d’exporter divers produits à travers le monde. Les produits d’ailleurs sont majoritairement considérablement moins chers, car ils sont produits en masse et à moindre coûts. Les producteurs locaux, souvent avec une mentalité équitable, ne peuvent pas se permettre d'égaler ces prix. C’est donc pourquoi, plusieurs petites entreprises ne survivent malheureusement plus. Cette nouvelle ère de libre-échange favorise la quantité à la qualité. Des organismes comme Équiterre veulent, par leurs valeurs et leurs actions, contrer cette nouvelle façon de vivre. En somme, les organismes altermondialistes se battent pour contrer ce phénomène et ainsi ramener une notion d’équité pour les entreprises, les travailleurs et les consommateurs.





Description détaillée de la coopérative La Mauve

          La coopérative La Mauve s’est tout d’abord implantée dans un petit village dans la grande région de Chaudière-Appalaches, soit à Saint-Vallier. Ce choix a été stratégique puisqu’il y a beaucoup de fermes et d’agriculteurs qui gravite autour de ce village. Les premiers pas de l’organisme se sont faits en tant qu'Organisme à but non lucratif (OBNL) et non en tant que coopérative. Trois résidents de Bellechasse ont fondé, en 1999, le Groupe de recherche en aide psychopédagogique (GRAP). Les buts principaux de ce groupe étaient l’alphabétisation préscolaire et la culture des plantes médicinales. Le premier projet de La Mauve était une herboristerie. Sa vocation éducative s’est concrétisée en formation sur l’alimentation et les saines habitudes de vie.

 

       Un vent de changement souffle sur l’organisme en 2001, alors que deux nouvelles personnes se joignent au groupe et apportent un dynamisme différent. La mise en vente de la boucherie de St-Vallier arrive au même moment où l’organisme décide de s’installer dans des locaux. Cette acquisition a eu pour but d'agrandir leur coopérative. Par le fait même, l’organisme a laissé tomber l’appellation d'OBNL puisqu’elle ne cadrait pas avec la visée économique des activités en place. C’est alors que le nom a changé pour La coopérative de développement durable de Bellechasse La Mauve. Entre 2002 et 2003, beaucoup de nouveaux membres se joignent au projet. Le volet production et vente prennent graduellement le dessus au fil du temps, mais le côté éducation populaire reste présent dans les orientations de la coopérative.

 

 

 

Buts et objectifs :

           Dans Galarneau (2012), la mission de l’organisme est décrite ainsi : « La coopérative de solidarité en développement durable de Bellechasse, La Mauve est une entreprise d’économie sociale qui a pour mission de favoriser le développement durable régional par la mise en place de structures et d’activités dans les domaines de l’environnement, de l’agriculture et de l’alimentation, dans une optique d’équité sociale et économique » (La Mauve, 2008b).

 

Cette mission se découpe en trois volets :

 

1)    Sensibilisation et éducation populaire 

                  Ce volet vise la promotion de « l’agriculture à l’échelle humaine, de la saine alimentation et du développement durable […] » (Galarneau, 2010). Plusieurs activités comme les fêtes des semences et des récoltes et les ateliers publics. Ces activités ont pour but de sensibiliser la population jeune et moins jeune sur l’importance du développement durable en proximité et d’une alimentation saine.

 

2)    Commerce équitable local 

                       Ce volet veut « promouvoir les produits biologiques et régionaux dans le cadre d’un développement durable et équitable par l’acquisition et la rénovation du point de vente qu’est maintenant le magasin Coop La Mauve et la mise en place d’un réseau de distribution » (La Mauve, 2007c).

 

                   Le magasin Coop, les produits transformés, le service de traiteur ainsi que les paniers d’aliments sont des activités qui s’inscrivent dans ce volet de la mission. Ces paniers s’inscrivent dans un modèle d’Agriculture soutenue par la communauté (ASC). Ce modèle permet aux citoyens de devenir partenaire de fermes en achetant des paniers de La Mauve par exemple.

 

3)    Accès a la terre et soutient à l’agriculture locale 

                Ce volet veut « permettre un regroupement de ressources pour favoriser une culture durable et offrir une vitrine de promotion à l’échelle environnementale et sociale» (La Mauve, 2007c).

 

               La coopérative loue, chaque année, une terre qu’elle met à disposition de tous afin de faire un jardin afin d'approfondir les apprentissages de la population aux habiletés jardinières. La population est invitée à échanger entre elle afin de partager ses connaissances.

 

 

La Mauve défini six objectifs qu’elle tente d’atteindre par ses activités : 

 

1) Sensibiliser la population à l’utilisation durable et respectueuse des ressources.

2) Mettre en marché et rendre accessible des aliments et produits locaux.

3) Créer un sentiment d’appartenance à la terre.

4) Maintenir le tissu social dans les communautés.

5) Participer activement au maintient des jeunes dans la régions.

6) Créer un réseau local afin de soutenir des fermes à dimensions humaines ayant des pratiques d’agriculture durables et/ou biologiques (La Mauve, 2008a).

 

Forces en présences :

      Lors de son implantation, La Mauve a eu beaucoup d’appui de divers organismes et institutions gouvernementales. Certaines organisations  ont joué un rôle primordial en ce qui concerne l'implantation du projet de La Mauve. Cependant, d'autres organisations se sont faites plus discrètes.

 

         La municipalité de Saint-Vallier a, à sa manière, aidé le projet à s’implanter dans la région. Elle a prêté des locaux, fait une lettre d’appui au projet ainsi que de la promotion dans le journal local. Des entreprises comme la Coopérative de développement régional de Bas-St-Laurent/Côte-Nord (CDR), le Réseau d’investissement social du Québec (RISQ), Investissement Québec ainsi que la Caisse d’économie solidaire Desjardins, ont su exercer une pression sur les bonnes personnes afin que le projet prenne forme (voir image ci-dessous).

 

             L’Union des Producteurs Agricole (UPA) était réticent face au projet d’une coopérative à St-Vallier. La caisse populaire de Bellechasse a, elle aussi, mis un frein dans l’engrenage de ce projet. Les taux hypothécaires demandés afin de prendre possession la boucherie du village étaient inaccessibles pour les membres de La Mauve. C'est pourquoi ces derniers se sont tournés vers la caisse d’économie solidaire Desjardins. Trouver des partenaires en agriculture n’a pas été chose facile, car le milieu agricole n’était pas chaud à l’idée d’un tel projet. Certains évoquent le fait que la résistance au changement a représenté un obstacle supplémentaire quant à l’implantation de la coopérative sur les terres de Bellechasse. Côté financement, puisque l’organisme avait obtenu des prêts et non des subventions, le remboursement de ceux-ci a été très ardu. La Mauve s’attendait à ce que leur chiffre d’affaire augmente dès le début de leur implantation, cependant ce ne fût pas le cas et l’organisme a été dans l'obligation de demander des moratoires de paiement. Même si la terre louée à Beaumont se voulait biologique, il a été difficile d'en obtenir la certification. Néanmoins, avec persévérence et efforts acharnés, ils ont pu   démontrer la faisabilité du projet.

Galarneau(2010)
Galarneau(2010)


Difficultés rencontrées par La Mauve

 

Le manque d’expérience des membres fondateurs, en particulier en gestion d’entreprise.

- Obtenir du soutien auprès d’organismes des conseils technique (CDR, SADC, FCAQ, etc.).

- Stages de perfectionnement en boucherie en France.

- Adhésion de nouveaux membres apportant leurs propres compétences et leurs besoins.

 

 

La mauvaise compréhension de l’économie sociale de la part des acteurs locaux de développement.

- Obtenir du soutien et des références auprès d’organisme régionaux (CDR) et des nationaux (Chantier de l’économie sociale, RISQ, etc.).

- Participer aux tables de concertation.

- Travail de sensibilisation.

 

 

Problème de rentabilité et de liquidité.

- Participer au concours québécois en entreprenariat.

- Améliorer l’image de la coopérative (présentation des produits, site web, etc.).

- Établir le coût de revient des produits.

- Adopter la formule de l’ASC et l’adapter au contexte de coopérative.

- Augmenter le nombre de partenaires de paniers en faisant de la promotion.

 

 

Le roulement de personnel, surtout dû à la surcharge de travail des employés et à la difficulté de trouver des travailleurs motivés.

- Définir une politique salariale et des descriptions de tâches plus ciblées.

- Augmenter graduellement le nombre d’employés.

- Créer des emplois « sur mesure ».

 

 

La difficulté de convaincre les travailleurs à  devenir membre.

- Mise en place d’incitatifs comme un rabais à l’achat.

 

 

Le manque de bénévoles.

- Améliorer les communications (site Internet, bulletin interne, cahier des partenaires, etc.).

- Multiplication des activités ouvertes à tous les membres (fêtes, ateliers, visites).

- Mise en place d’un code éthique pour encadrer les administrateurs.

 

 

Le manque de confiance et de crédibilité auprès de l’UPA.

- Travail de sensibilisation et représentation auprès des acteurs concernés.

- Collaborer sur des projets communs (intérêts croisés sur la question de la relève ou de l’approvisionnement en grain bio).

 



 

Retombées locales :

 

     Plusieurs retombées sont favorables pour les travailleurs. Ils peuvent faire un stage à la coopérative La Mauve et ainsi acquérir de l’expérience et stimuler leur créativité. En comparaison aux standards de l'industrie, le salaire est régulier et compétitif. Il est aussi possible de devenir membre et actionnaire de la coopérative. L’accès des travaillaurs à des aliments biologiques et régionaux est aussi simplifié.

 

            Pour les administrateurs, cela leur permet de découvrir le milieu de l’économie social et le volet agroalimentaire.  Le réseau de contact se fait plus facilement et l’expérience de gestion collective est très enrichissante. Cela permet également de développer des compétences telles que la capacité d’agir et le leadership collectif, le tout, dans une optique de gestion.

 

         Les producteurs voient également des retombées favorables à l’adhésion d’une telle coopérative. Ils obtiennent du soutien quant à la mise en marché de leur produit. Cela leur assure donc un revenu minimal et leur permet d’écouler leur surplus à l’occasion. Ils peuvent également offrir leurs produits lors des activités telles que la fête des semences ou encore les marchés publics. Ils ont également l’opportunité d’échanger avec d’autres producteurs.

 

       Pour les partenaires de paniers qui achètent de la coopérative, l’accès à des aliments frais, régionaux et diversifiés constitue un avantage. De plus, avec ces paniers, il est possible de découvrir de nouveaux aliments et recettes pour cuisiner. La proximité avec les producteurs est une autre retombée favorable. Somme toute, les consommateurs ont le sentiment de contribuer au développement de l’agriculture régionale.

 

      Les citoyens de St-Vallier peuvent aussi trouver leur compte. Ils ont eux également accès à des aliments régionaux, frais et variés, et ce, à proximité de chez eux puisque le magasin se situe dans le village. Les fêtes du village et la terrasse du magasin sont des bons endroits pour socialiser entre citoyens. Le fait d’encourager La Mauve préconise un réinvestissement dans le milieu. La coopérative finance certaines activités municipales et projets pour les jeunes de la région (Galarneau, 2010).

 

 

Retombées régionales :

          La création de cette coopérative a permis de créer huit postes permanents ainsi que deux saisonniers, et également de maintenir et soutenir les petites fermes de la région. L’accès à une épicerie fine, et ce, à toute la population de Bellechasse a également pu être réalisée par la concrétisation de la coopérative. L’agriculture avec une faible emprunte écologique sur l’environnement a pu être valorisée. Comme mentionné précédemment, la participation à des événements comme les fêtes des semences ou encore des récoltes ainsi que le retour des investissements dans la collectivité a été mis de l’avant.



Enjeux

            Suite à un séminaire en classe, nous avons demandé à nos camarades de se mettre dans la peau des fondateurs de la coopérative La Mauve. Nous leur avons ensuite demandé d'identifier les enjeux qui pourraient jouer un rôle dans l'implantation de cet organisme. Voici les idées qui sont ressorties lors de ce séminaire. 

 

Enjeux politique

Enjeux économique

Enjeux sociaux

Enjeux culturels

*Aller à l'encontre du Néolibéralisme

 

*Vie démocratique (participation citoyenne)

       - Solidarité

       - Coopération

 

*Entreprises souvent privilègiées côté financement

 

*Revitaliser la région

 

*Prendre place sur les tables de concertations

 

*Leviers économiques pour les petits producteurs

 

*Création d'emplois

 

*Profits versés aux producteurs

 

*Valeurs d'économie

 

*Achat responsable

 

*Concurrence

 

 

*Paniers plus cher car produits biologiques

 

*Variété offerte

 

*Producteurs ont une mise en marché

*Vient à l'encontre des valeurs régionales

 

*Dévitalisation (services aux citoyens)

 

*Éducation 

     - populaire

     - enfants

 

*Solidarité est valorisée

 

*Favorise la réinsertion social

population menacée (UPA)

 

*Viande pas seulement fruits et légumes

*Producteurs de masse versus producteurs locale et soutenue

par la communauté

 

*«Bibitte» du village

(modèle marginal pour

plusieurs, images de «grano»)

 

*Difficluté pour La Mauve de

rejoindre les producteurs en

plus des citoyens

 

*Changer les habitudes de vie des gens

 
 


Manière dont La Mauve s'inscrit dans la région de Chaudière-Appalaches

Image Google
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Selon Bouchard (2008), la prise en charge des acteurs locaux dans les réseaux de sécurité alimentaire, dans les marchés fermiers et dans les jardins collectifs illustre la collaboration dans la résolution de problèmes qui affectent l’ensemble de la population régionale. Leur contribution dans les projets d’action sociale d’agriculture soutenue par la communauté favorise l’émergence des projets d’action sociale en communauté. Pour se faire, il est primordial pour la coopérative de bien comprendre le système agroalimentaire afin de perdurer dans le temps. En suivant les valeurs altermondialistes présentées précédemment, La Mauve favorise l’éducation populaire afin de voir épanouir sa philosophie. Ce rôle est déterminant dans l’inscription de la coopérative La Mauve dans Chaudière-Appalaches. En effet, le noyau de base passe par la place des jeunes, tel qu’il a été vu dans l’extrait vidéo présenté.

 

La coopérative La Mauve s’inscrit dans la région administrative de Chaudière-Appalaches prioritairement par son intention éducative. La visée, la finalité, le but ainsi que les objectifs de l’organisme utilisent différentes stratégies afin de sensibiliser la population aux problématiques d’ordre social ou environnemental de la région. Au-delà de la sensibilisation, La Mauve vise à conscientiser les gens en utilisant la dimension éthique liée à l’action sociale. Les valeurs véhiculées démontrent une démarche différente de manière à viser le développement du pouvoir d’agir des gens. La formation est également un moyen clé de l’inscription de la coopérative. En visant l’acquisition de savoirs sur tous les sujets touchant La Mauve (agronomie, horticulture, compostage, etc.), les promoteurs peuvent mieux éduquer la population et c’est ainsi que la chaîne se poursuit. La conception de l’éducation populaire reliée à l’environnement, notamment, est alors primordiale et partie prenante de l’inscription de La Mauve dans la région.

 



Mouvement altermondialiste, au cœur de plusieurs autres mouvements

La Mauve est un organisme de développement local prônant également des valeurs écologiques et coopératives. Il est donc important, puisqu’elle est actuellement présentée sous le mouvement altermondialiste, de la dissocier, dans le cadre de cet exercice, du mouvement écologique et du mouvement coopératif.

Avant tout, il est primordial de savoir que le mouvement altermondialiste est le pilier d’une panoplie d’autres mouvements. Il est possible de dire qu’il est à la fois un mouvement qui veut internationaliser et un mouvement qui rejoint les valeurs des autres mouvements sociaux. D’ailleurs, les autres mouvements s’y retrouvent en proposant également une alternative à la mondialisation néolibérale dans le respect économique et social.

Premièrement, le mouvement écologique est représenté dans La Mauve à travers leurs actions agroalimentaires. Leurs différents gestes sont déjà énumérés ci-dessus, il est toutefois important d’ajouter qu’ils sont sous ce mouvement.

            En deuxième lieu, la coopérative de La Mauve porte les valeurs du mouvement coopératif. Par les différentes actions énumérées précédemment dans cette page web, la prise en charge, la responsabilité mutuelle et personnelle, la démocratie, l’égalité, l’équité et la solidarité sont démontrées à travers la mentalité du mouvement coopératif. En effet, leurs projets d’action sociale dans le secteur agroalimentaire proposent des solutions alternatives aux problèmes socio-écologiques qui dominent dans le secteur de Chaudière-Appalaches. Il est possible de comparer l’organisme à d’autres coopératives québécoises : la coopérative Ecogespro, dans Lanaudière, la coopérative Rocher-Percé, en Gaspésie, la coopérative des Basques, dans le Bas-Saint-Laurent et la coopérative Gourmet des Cantons, en Estrie. Ensuite, une coopérative répond aux lacunes du capitalisme. Selon Bouchard (2008), la vision de l’entreprise est différente afin de répondre aux besoins des membres en fonctions des valeurs de ceux-ci.



Image La Mauve
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Avis de convocation pour l'assemblée générale annuelle de La Mauve de 2014:  

http://www.lamauve.com/wp-content/uploads/2013/11/Convocation_AGA_2014.pdf



Afin de lancer la saison, la fête des semences 2014 a été célébrée le 1 mars dernier.

http://www.lavoixdusud.com/Communaute/2014-01-28/article-3593862/Une-12e-Fete-des-Semences/1



Références :

 

- Blais, R. (2004). Chronique de l’altermondialisme, Repéré à :    http ://www.commercemonde.com/039/sommaire/altermonde.html

 

- Bouchard, V. (2008). Le potentiel éducatif de projets d’action sociale en agriculture : le cas de la coopérative de solidarité La Mauve. p.23 à 28. Repéré à : http://www.lamauve.com/formulaires/memoire_vbouchard.pdf

 

- Dupuis-Déri, F. (2009). Entrevue sur le mouvement altermondialiste. Repéré à : http://publications-universitaires.qc.ca/balado/2009/2009-08-22_FDD_altermondialism.mp3

 

- Galarneau, V. (2010). La Mauve: histoire, organisation, enjeux, facteurs de succès et retombées de la Coopérative de Solidarité en développement durable de Bellechasse. Repéré à : http://www.lamauve.com/publications/etudes/

 

- Guay, N. (2007). Échelles du pouvoir et actions collectives : l'effet de l'altermondialisme sur les mouvements sociaux québécois, Repéré à : http://www.archipel.uqam.ca/3308/1/M9645.pdf

 

- Heine, S. (2009). Quels principes communs pour une idéologie altermondialiste? Repéré à : http://www.cetri.be/spip.php?article1066

 

- Lessard, M. (2012). L’altermondialisme renaîtra toujours, tant qu’il le faudra. Repéré à : http://media.reseauforum.org/node/6842

 

- Ouellet, M. (s.d). Le Forum social québécois : quel avenir politique pour l’altermondialisme au Québec ? Repéré à : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/etatqc/src/2009/3699110_2009-006-009-003.pdf

 

- Parenteau, I. (2011). L'idéologie de l'altermondialisme ou le renouveau libéral de la critique sociale. Repéré à : http://www.archipel.uqam.ca/4502/1/D2279.pdf 

 

- Vaillancourt, J.-G. (1982). Le mouvement écologiste québécois des années «80». Repéré à : http://classiques.uqac.ca/contemporains/vaillancourt_jean_guy/mouvements_ecolo_qc/mouvement_ecolo_qc.doc.pdf.