Histoire du mouvement coopératif

 

Les coopératives sont présentes au Québec depuis un peu plus d'un siècle et elles sont importantes pour l'économie de la région. Ce sont des agents de changements tant au niveau économique que social. D'ailleurs, il y a environ 3300 coopératives actives au Québec. Certaines d'entre elles sont devenues de grandes entreprises. C'est d'autant plus le cas pour la coopérative (Économie, 2018).

 

On ne peut parler du mouvement coopératif sans mentionner Alphonse Desjardins, acteur clé dans l'instauration de ce mouvement. C'est d'ailleurs en 1900 qu'est né le mouvement Desjardins. Dans ces années, seul les gens de la classe supérieure avaient accès aux banques. L'objectif de la mise sur pied de cette coopérative était d'améliorer le sort de la classe ouvrière et d'apporter une libération économique aux Canadiens français. Sachant que les moyens monétaires de la classe ouvrière étaient moindres, il fixa le montant d'adhésion à cinq dollars afin que les gens puissent y accéder. Ainsi, plusieurs membres n'ont cessé de s'ajouter et c'est de cette manière que s'est développé la première coopérative en Amérique. C'est son succès qui a inspiré plusieurs autres à suivre les traces du mouvement coopératif (Desjardins, s.d.).

 

  


Une coopérative c'est quoi? 

 

Une coopérative c'est un regroupement de personnes ayant plusieurs besoins communs à tous. Ces derniers peuvent se traduire de natures économiques, sociaux ou culturels. Après avoir fait ressortir les préoccupations de la population, des personnes mettent sur pieds une entreprise en fonction des valeurs et des principes de la communauté. 


Une coopérative c'est une entreprise où le pouvoir est exercé démocratiquement par les membres. En fait, un membre équivaut à un vote. Selon la coopérative de développement régional (CDR), il existe cinq types de coopérative: les coopératives de consommateurs, de producteurs, de travail, de travailleurs actionnaires et de solidarité. C'est d’ailleurs sur cette dernière que nous nous attarderons un peu plus loin (CDR, s.d).

 

Définition d’une coopérative de solidarité

   Une coopérative de solidarité englobe différents types de coopératives que ce soit de consommateurs, de producteurs, de travail ou encore de travailleurs actionnaires. Le modèle de coopérative de solidarité se distingue par la diversité au niveau de ses membres et par sa grande ouverture au partenariat (CDR, s.d).

    L’avantage est de pouvoir regrouper les intérêts de la communauté et les besoins qui y sont associés. La coopérative offre ainsi des services à ses membres et un emploi à ceux qui le désirent. Cette catégorie de coopérative compte, au minimum, deux des trois catégories de membre c’est-à-dire les travailleurs, les utilisateurs et le soutien. C’est notamment dans les services d’aide à domicile et de santé, les services professionnels, les entreprises et les services de proximité en milieu rural et semi-urbain que ce type se retrouve. De plus, les types de membres présents dans la coopérative doivent être représentés dans le conseil d’administration.

 

Certaines Coopératives s'inscrivent comme des entreprises d'économie sociale, c'est le cas de la coopérative de solidarité des Etchemins. 

 

 

Ce bref vidéo présenté par le CDR, vulgarise clairement ce que nous vous mentionnons ci-dessus.

http://tresca.ca/?module=document&action=get&uid=2127


 

Et l'économie sociale ?

 

Selon le plan d'action gouvernementale en économie sociale, les entreprises d'économies sociales sont définies ainsi:  

les entreprises d’économie sociale, aussi appelées entreprises collectives, produisent et vendent des biens et des services de différentes natures tout en répondant à des besoins sociaux comme l’intégration socioprofessionnelle, la création d’emplois, le maintien de services de proximité et la préservation de la vie culturelle locale. Leurs activités marchandes ne sont pas une fin en soi, mais plutôt un levier dans la réalisation de leur mission sociale. Les entreprises d’économie sociale entraînent des retombées bénéfiques concrètes pour l’économie des territoires et leur population. En effet, elles sont reconnues pour leur capacité à cerner les besoins émergents et à répondre de façon adaptée aux aspirations des collectivités. Ainsi, ces entreprises jouent souvent un rôle important dans la mise en place de services aux individus (ex. : centres de la petite enfance, services à domicile), de services de proximité (ex. : dépanneurs, quincailleries, postes d’essence), et de services dans les domaines de la culture (ex. : musées, troupes de théâtre), des loisirs, du tourisme, etc. Parce qu’elles reposent sur l’initiative et la mobilisation citoyennes, elles suscitent davantage l’adhésion des communautés aux projets de développement et sont un gage de pérennité de ces projets. Les entreprises d’économie sociale sont nécessairement la propriété collective de leurs membres (Gouvernement du Québec, 2015).

 

Au Québec, il y a environ 7000 entreprises d'économie sociale qui sont représentées par 3300 coopératives et 3700 OBNL qui ont des activités marchandes. Ces entreprises procurent un emploi à près de 210 000 personnes (Chantier de l'économie sociale, 2017). Les entreprises d'économie se trouvent dans plusieurs secteurs d'activités autant diversifiés  les uns que les autres.

 

Les voici : 

Bref, une entreprise d'économie sociale exerce des activités dans le domaine de l'économie, mais à des fins sociales. Il s'agit d'échanges de biens et de services où le but est celui de rendre service et non pas de faire du profit. Le bien-être des membres de la communauté est priorisé bien avant les bénéfices monétaires.  


http://tresca.ca/?module=document&action=get&uid=2127


La coopérative de solidarité des Etchemins

En 1996, la Marche du Pain et des Roses mobilisait des milliers de Québécois autour de la question de l’insertion des femmes sur le marché du travail et de la création d’emplois durables. C’est à la suite de cette initiative que la Coopérative de solidarité des services à domicile des Etchemins a été créée, autour des mêmes valeurs et de la même mission, tout en favorisant le maintien à domicile des aînés de sa région.

En misant sur l’amélioration de la qualité de vie des citoyens qu’elle dessert et par son implication marquée dans le milieu, de même que par le perfectionnement de son personnel, la Coopérative joue aujourd’hui un rôle majeur dans l’économie de sa région. Sur le plan national, elle contribue, par son dynamisme, au développement du Réseau de coopération des entreprises d’économie sociale en aide à domicile (Services à domicile des Etchemins coopérative de solidarité, s.d).

 

 

Forces en présences

 

Le capitalisme et le patriarcat sont d’autant plus importants lorsqu’on parle de forces en présence. La coopérative est une alternative à l’économie capitaliste. Celle-ci n’est pas un organisme à but non lucratif, elle doit générer du profit afin de pouvoir répondre à la demande de services de ses citoyens. Le patriarcat s’associe également à ce mouvement, en créant les coopératives, le travail au noir effectué par les femmes au foyer a été contré. Ainsi, ces dernières ont pu être reconnues et rémunérées pour des tâches qui leur étaient principalement destinées. 

Mais qu'est ce qu'une entreprise d'économie sociale en soutien à domicile (EÉSAD) ? Cette vidéo réalisée par Aide chez soi, nous permettra de le comprendre.

https://aidechezsoi.com/reseau-des-eesad/#eesad

 La coopérative de services et de solidarité fait partie des EÉSAD de la MRC des Etchemins. Elle est une entreprise d'économie sociale qui offre de multiples services à sa population.

 


Voici les services qu'elle offre à ses membres


(Mélanie Gagnon, 2018b)


Afin d'en apprendre davantage sur cette coopérative de solidarité, je vous invite à lire l'entrevue que nous avons réalisée avec sa directrice, Madame Mélanie Gagnon. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez consulter la page Web !

 

Qu’est-ce qu’une coopérative d’économie sociale ?

« La coopérative est une entreprise d’économie sociale, cela veut dire qu’elle n’est pas sans but lucratif. Elle doit engendrer une entrée d’argent afin de pouvoir fonctionner et du même coup, pouvoir payer les employés qui travaillent pour l'entreprise. De plus, lorsqu'il s’agit d’une coopérative de solidarité, les employés doivent siéger sur le conseil administratif. Comme c'est le cas dans notre coopérative ». 

 

Quels étaient les besoins de la communauté lors de la fondation en 1996 de la coopérative et sont-ils les mêmes aujourd'hui ? 

« En 1996, beaucoup de personnes travaillaient de manière illégale, c'est-à-dire au noir. La coopérative a donc été mise sur pieds afin de créer de l'emploi pour ces personnes. Il s'agissait principalement de permettre aux nouvelles mères de retourner sur le marché du travail, mais aussi de permettre aux gens d'offrir leurs services de manière tout à fait légale. D'ailleurs, le premier service qui a été offert est l'entretien ménager. Les besoins présents lors de la fondation sont toujours actuels, mais plusieurs autres s'y sont rajoutés.»

 

Quels sont les services offerts?

 « Nous offrons deux grandes catégories de services. Il y a  l'aide à domicile et l'aide à la personne. Voici donc une liste des services que nous offrons : 

Entretien ménager

-          Lessive

-          Préparation des repas

-          Courses

-          Grand ménage

-          Menu travaux

-          Aide à l’hygiène

-          Aide au lever et au coucher

-          Aide à la prise de médicaments

-          Stimulation cognitive pour personnes atteintes de démence d’Alzheimer

-          Répit pour les proches aidants.

  

Qui offre ces services?

« Les services d'aide à la personne sont effectués par des préposés. Ceux-ci doivent avoir une formation de préposés aux bénéficiaires ou doivent suivre la formation donnée par l'entreprise au moment de leur embauche. Cette formation est offerte par l'entremise de la coopérative. Puisque des actes tels que la prise de glycémie peuvent désormais être délégués, il est impératif que la formation soit obligatoire pour le personnel nouvellement engagé. Par contre, pour ce qui est de l'aide à domicile, elle peut être effectuée par des citoyens qui n'ont pas de formation précise dans le domaine. Ce sont des gens qui sont employés par la coopérative qui vont, par exemple, être engagés pour faire le ménage chez les gens ». 

 

Pourquoi ce n’est pas le CLSC qui offrent ces services puisqu'une partie de ceux que vous offrez sont les mêmes que ceux offert par le CLSC ?

« En fait, le CLSC achète une partie des nos services à domicile. Suite à une évaluation faite par le CISSS, les clients qui ont une cote de 1 à 4, nous sont directement envoyés. Ces patients sont considérés comme étant autonomes à un certain niveau. Pour ce qui est des cas plus difficiles, ils sont faits par les employés du CISSS. 35% de notre clientèle est référée par le centre de santé. Par contre, nous offrons des services que le CLSC n'offre pas tels que la tonte de gazon ou bien le service de peinture. Nous nous différencions donc des CLSC sur certains aspects ».

 

Qui paye les services rendus aux gens?

« Si la demande de services est faite par le CISSS, ce sont eux qui payent. Sinon, les services sont fiancés par la RAMQ (régie de l’assurance maladie du Québec». Le  programme d’exonération financière pour les services d’aide domestique (PEFSAD), offre aussi une aide financière. Un calcul est fait selon le revenu de la personne afin de fixer les honoraires. Pour les personnes de 65 ans et plus, les services sont totalement financés par la RAMQ ou le CLSC comme mentionné plus haut ».

 

Qui sont les membres?

 « Tous nos employés sont membres et toutes personnes ayant recours à nos services se doivent d'être des membres. Nous avons aussi des membres de soutien, ces membres sont entre autre des entreprises de la région qui nous viennent en aide.»

 

Est-ce qu’il y a des critères d’admissibilité pour avoir accès à vos services ?

« Il n'y a pas de critère pour être admissible et avoir accès aux services. S'il s'agit d'une demande pour des services à la personne, une évaluation se fera au domicile de la personne. Ensuite, une entente sous forme de contrat sera signée ».

 

Les défis que vous rencontrez?

« Présentement, le plus grand défi que nous rencontrons est le manque de main d’œuvre » (Mélanie Gagnon, 2018).

 

 

 La clientèle de la Coopérative de solidarité de services à domiciles des Etchemins provient de tous les milieux, des classes d'âges et conditions sociales. Par contre, la majorité des services sont exécutés pour des personnes de 65 ans et plus en perte d'autonomie, mais désirant demeurer à domicile aussi longtemps que possible. Les utilisateurs peuvent être des personnes vivants dans des résidences et qui ont besoin d'aide pour effectuer certaines tâches ou toute personne qui désire obtenir un peu d'aide à domicile. 

 

Le territoire desservi par la Coopérative de solidarité de services à domiciles des Etchemins est très vaste. Il dessert les municipalités suivantes :  

 

- Lac-Etchemin                  

- Sainte-Aurélie                 

- Saint-Benjamin               

- Saint-Camille                   

- Saint-Cyprien                  

- Sainte-Justine                  

- Saint-Louis

- Saint-Luc

- Saint- Magloire

- Saint-Prosper

- Sainte- Rose

- Sainte-Sabine

- Sainte- Zacharie

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C’est grâce à l’apport d’Alphonse Desjardins, que les mouvements coopératifs et d’économie sociale ont perduré dans le temps. Ainsi, la coopérative de services et de solidarité des Etchemins a été influencée par ce mouvement. Celle-ci s’est basée sur les mêmes buts et visées, c’est-à-dire d’améliorer le sort de la classe ouvrière et de pouvoir regrouper les intérêts et les besoins de la communauté. Ce dernier a d’ailleurs façonné le territoire des Etchemins par la création de diverses entreprises d’économie sociale telles que l’organisme communautaire L’Éveil, les ateliers du Lac, la coopérative, etc. Sans la présence de la coopérative de solidarité et des services des Etchemins, il y aurait un trou de service et certains besoins des citoyens ne seraient pas comblés dans sa MRC. Plusieurs emplois ont été créés et sans eux, le taux de chômage serait beaucoup plus élevé et le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale aussi. Nous en sommes donc venues à nous demander quel seraient les impacts sur le territoire si cette coopérative venait à fermer ses portes. Comment l’État devrait-il se positionner ? 

 

 

 

 

 

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Références

 

CDR, C. d. d. r. Q.-A. (s.d). Les types de coopératives. Repéré à http://cdrqa.coop/formule-coop/types-de-cooperatives

 

Chantier de l'économie sociale. (2017). Découvrez l'économie sociale. Repéré à https://chantier.qc.ca/decouvrez-leconomie-sociale/definition/

 

Desjardins. (s.d). Connaissez‐vous bien votre coopérative Desjardins ? Repéré à https://www.desjardins.com/fr/votre_caisse/81520037/votre-coop.pdf

 

Économie, s. e. i. Q. (2018). Mouvement coopératif au Québec. Repéré à https://www.economie.gouv.qc.ca/objectifs/informer/cooperatives/page/apercu-10303/?no_cache=1&tx_igaffichagepages_pi1%5Bmode%5D=single&tx_igaffichagepages_pi1%5BbackPid%5D=68&tx_igaffichagepages_pi1%5BcurrentCat%5D=

 

Gouvernement du Québec. (2015). L'économie sociale des valeurs qui nous enrichissent Repéré à https://www.economie.gouv.qc.ca/fileadmin/contenu/publications/administratives/plans_action/plan_action_economie_sociale_2015-2020.pdf

 

Mélanie Gagnon. (2018a). Coopérative de services et de solidarité des Etchemins. Dans M. Turcotte (Éd.).

 

Mélanie Gagnon. (2018b). Coopérative de services et solidarité sociale, services: . Repéré à Document inédit

  

Services à domicile des Etchemins coopérative de solidarité. (s.d). Pour vous... chez vous. Repéré à

http://www.cssdetchemins.com