(Centre Femmes l'Ancrage, 2018a) 

LE CENTRE FEMMES L'ANCRAGE : UN RÉSULTAT DE LA MARCHE DU PAIN ET DES ROSES

Par Jessy Allard, Anne-Marie Harvey et Stéphanie Roberge

 

Dans le cadre du cours Forces et mouvements sociaux au Québec offert à l’UQAR, campus de Lévis, il nous a été possible d’étudier plusieurs mouvements sociaux dont le mouvement féministe. Puisque nous étudions et habitons dans la grande région de Lévis, nous avons porté notre intérêt sur un organisme qui, à notre avis, s’inscrit au sein de ce mouvement et participe au changement social. Cet organisme est le Centre Femmes l’Ancrage. Le texte que l’on vous présente fait part de notre analyse concernant l’organisme, son rattachement au mouvement féministe et la façon dont il façonne la région dans laquelle il se trouve.

 

Voici donc le plan présentant les diverses sections du texte :

·      Présentation de l’organisme (visées, déroulement des événements, moyens, contexte historique);

·      L’influence du patriarcat : une force en présence;

·      Démonstration de son rattachement au mouvement féministe (l’Ancrage au sein du mouvement féministe);

·      Démonstration du façonnement du territoire

 

Présentation de l'organisme

Visées

Le Centre Femmes l’Ancrage partage les mêmes visées que la Marche Du pain et des roses.

Tout d’abord, il y a l’égalité homme-femme. En effet, le féminisme, c’est « l’ensemble des mouvements qui contestent la place subordonnée des femmes dans la société et formulent des revendications pour défendre leurs droits » (Auclert, 2009, cité dans Gélineau, 2018). Puisque cette place subordonnée est culturelle, il faut lutter contre le patriarcat, le capitalisme et le machisme, ce que font sans relâche les organismes comme le Centre Femmes, et ce que promeuvent les manifestations féministes comme la Marche Du pain et des roses (Gélineau, 2018). Chaque petite avancée est un grand pas pour les femmes, et il ne faut pas prendre pour acquis les victoires passées. Alors, le Centre Femmes lutte contre l’exploitation du corps de la femme dans les publicités, lutte contre l’inégalité salariale, et promeut les femmes en politique, ou dans tout autre domaine (Aubin, 2017).

Ensuite, la Marche et le Centre Femmes visent tous les deux l’empowerment. Par exemple, le Centre Femmes permet aux femmes de créer des comités leur permettant d’organiser des activités thématiques ou mener des revendications traitant de sujets de leurs choix : il y a actuellement la « Brigade verte » traitant des enjeux environnementaux, le comité de rédaction du journal ou le comité « Bande orange » traitant de l’image corporelle dans les médias ou la publicité (Aubin, 2017). Ces comités permettent aux femmes de s’impliquer directement en ayant un pouvoir d’agir dans l’organisme, en y préparant les salles et les collations, ou en y rédigeant un journal (Aubin, 2018). De plus, le conseil d’administration est composé de membres du Centre et c’est cette participation active qui permet à l’organisme de se démarquer et aux femmes de retrouver leur pouvoir d’agir (Aubin, 2018). De plus, les diverses formations données au Centre permettent aux femmes d’acquérir de nouvelles connaissances sur divers sujets, comme la mécanique par exemple, ce qui leur permet de ne pas être dépendantes de quiconque (Aubin, 2017). Le Centre offre aussi des formations de français ou de conscientisation sur les impacts d’une hausse du salaire minimum, ce qui permet aux femmes de connaître leurs droits et leur situation (Aubin, 2018). En participant à la Marche Du pain et des roses, les femmes démontraient leur solidarité et leur pouvoir qui ne fait que grandir lorsqu’elles se rassemblent ensemble et unissent leurs forces. Pour changer les choses, il faut agir, la Marche le démontre bien.

Le Centre et la Marche Du pain et des roses se basent sur les valeurs suivantes : égalité, liberté, solidarité, justice et paix (Aubin, 2018). Ce sont également les valeurs stipulées dans la Charte mondiale des femmes pour l’humanité. Ainsi, toutes leurs actions vont dans ce sens.

 

Déroulement des évènements

La Marche Du pain et des roses, qui a lieu à Québec en 1995, est l’évènement qui donne naissance au Centre Femmes l’Ancrage (Aubin, 2018). Lors de cet événement, les femmes qui participaient à cette marche s’arrêtaient au Cégep Lévis-Lauzon. En voyant autant de femmes rassemblées dans un même lieu pour un même but, les femmes de la région responsable de l’évènement se sont aperçues qu’il n’y avait pas assez de ressources pour celles-ci à Lévis (Aubin, 2018). Les Centres de femmes commencèrent alors à prendre place dans diverses régions, et Lévis ne fit pas exception (Aubin, 2018). Ainsi, un petit groupe de femmes s’est rencontré pendant 4 ans pour créer le Centre Femmes l’Ancrage. C’est d’abord dans le sous-sol d’un HLM le 16 juin 1999 qu’il voit le jour (Aubin, 2018). Le Centre est aujourd’hui situé dans une maison très chaleureuse et conviviale au cœur de Lévis. Les femmes avaient alors enfin un lieu de rencontre pour faire avancer leurs droits, leur autonomie et prôner l’égalité.

Le 26 mai 1995, la Fédération des femmes du Québec, avec à sa tête Françoise David, lança la Marche Du pain et des roses, qui allait avoir de nombreuses répercussions dans la région (Lavallée, 2015). En 10 jours, ce sont 800 femmes qui se rejoignirent à Québec, provenant de Montréal ou de Rivière-du-Loup (Lavallée, 2015). Également, 525 femmes marchèrent de Montréal à Québec. Dans un contexte économique difficile, le but de cette marche était de « lutter contre la pauvreté » (Lavallée, 2015). Les femmes sont particulièrement touchées par la pauvreté, surtout les femmes monoparentales. La Marche se nomme ainsi puisque « le pain symbolise le travail et de meilleures conditions économiques, alors que les roses font référence à la qualité de vie » (Lavallée, 2015). Le 4 juin, c’est devant l’Assemblée nationale que le tout se termine. Le contexte politique était favorable et en cette dernière journée, le premier ministre se présenta devant 15 000 personnes pour répondre aux demandes des femmes (Lavallée, 2015). La Marche provoqua une hausse de salaire de 45 cents, plusieurs logements sociaux, généra des emplois pour les femmes, et plusieurs autres bénéfices (Lavallée, 2015).

Françoise David est une actrice importante du mouvement féministe. À la tête de la Fédération des femmes du Québec et par le fait même de la Marche Du pain et des roses, elle permet aux femmes d’acquérir des avancées qui n’auraient peut-être pas vu le jour sans ses initiatives. Comme nous le voyons, les femmes sont les premières actrices du mouvement féministe. Cependant, les hommes sont également des acteurs du mouvement, mais ceux-ci peuvent jouer un rôle positif ou négatif selon les circonstances. Les hommes sont toujours invités à participer aux marches, manifestations et toutes autres actions menées pour promouvoir l’égalité et le droit des femmes. Ainsi, les hommes se battant aux côtés des femmes sont des alliés à la cause : tous les hommes ne sont pas machistes et n’exercent pas une domination comme le propose le patriarcat, plusieurs témoignent de leur soutien. Cependant, ces hommes peuvent parfois voir l’avancée des femmes comme un recul pour eux, alors que les féministes souhaitent tout d’abord en majorité l’égalité, à l’exception du féminisme de la différence, ce qui cause souvent une mauvaise image du féminisme (Harvey, 2018). Il est à noter qu’au Centre Femmes l’Ancrage, les hommes ne donnent pas d’ateliers et les conférencières ne sont que des femmes, tout comme la population ciblée (Aubin, 2018). Mme Aubin, la coordonnatrice du Centre, explique que les femmes ne s’ouvrent pas autant lorsque des hommes sont présents et que les impacts sur elles ne sont pas les mêmes (Aubin, 2018). Certaines vivent des situations de violence conjugale et sont oppressées dans leur quotidien. Ainsi, un lieu strictement féminin les rend plus à l’aise.

 

Moyens

Le Centre Femmes l’Ancrage utilise divers moyens pour arriver à atteindre ses objectifs. La participation à diverses actions collectives les distingue particulièrement (Aubin, 2018). Le Centre participe activement chaque année aux célébrations des journées spéciales dédiées aux femmes et aux causes sociales qui lui tiennent à cœur : la Journée internationale des femmes qui se tient le 8 mars, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté du 17 octobre, etc. (Aubin, 2018). Le Centre participe à plusieurs campagnes et plusieurs marches pour contrer la pauvreté. De plus, le Centre communique régulièrement avec les politiciens de la région ou avec diverses entreprises à l’aide de pétitions par exemple, pour faire valoir le droit des femmes (Aubin, 2017). Mme Aubin, la coordonnatrice, nous donnait comme exemple que le Centre rédigeait des lettres s’adressant aux compagnies qui utilisaient des publicités vendant le corps de la femme au lieu d’un simple produit (Aubin, 2017). De plus, le Centre communique avec le maire Lehouillier pour lui faire valoir qu’il serait pertinent d’intégrer davantage de femmes en politique et qu’il faudrait adapter certains services aux gens plus démunis par exemple (Aubin, 2018). Les politiciens sont des acteurs dans le mouvement féministe : ils peuvent être positifs ou négatifs. Ils vont souvent être représentés de façon négative, car ils ne prioriseraient pas les femmes dans leurs politiques et les partis politiques seraient en grande majorité composés d’hommes. Par exemple, Mme Aubin doit parfois contacter le maire de la ville pour revendiquer l’égalité homme-femme. D’un autre côté, les politiciens peuvent être très à l’écoute des demandes des femmes, par exemple Mme Aubin a de très bons rapports avec les représentants de Lévis (Aubin, 2018). Ils peuvent travailler ensemble pour répondre aux besoins des citoyens. Outre la politique et les actions collectives (ateliers, etc.), le Centre sait qu’un lieu chaleureux où les femmes se sentent chez elles est indispensable, alors il y a toujours des biscuits et du café lors de rencontres pour créer la cohésion, et les femmes peuvent tous les jours venir au Centre pour simplement venir boire un café et lire le journal, puis s’en aller (Aubin, 2018). Plusieurs ateliers, formations, café-rencontres et comités permettent aux femmes de retrouver de l’autonomie, d’en savoir plus sur leurs droits, et de participer à la vie de société (Aubin, 2018). Mme Aubin, directrice du Centre Femme l’Ancrage, est une actrice importante dans sa communauté, alors qu’à l’aide de divers moyens, elle permet aux femmes de retrouver leur pouvoir d’agir et de changer ce qui ne va pas dans la communauté.

La Marche Du pain et des roses était un moyen utilisé par la Fédération des femmes du Québec pour arriver à atteindre leurs objectifs, lutter contre la pauvreté et promouvoir les droits des femmes. De plus, les livres féministes, comme le 2e sexe de Simone de Beauvoir ou la femme mystifiée de Betty Friedan ont également été des moyens utilisés par de grandes femmes pour diffuser leur façon de penser (Gélineau, 2018).

 

Contexte historique

Le mouvement féministe est marqué par sa discontinuité (Gaspard, 2002). C’est d’ailleurs pourquoi son histoire dispose de « vagues » féministes. Il y aurait également des « creux » entre les vagues. (Gaspard, 2002).

La première vague est marquée par la lutte pour les mêmes droits civils et sociaux pour les femmes et les hommes, par exemple avec le droit de vote et les suffragettes (Gaspard, 2002). Le mouvement est alors international, par exemple en France, le mouvement atteint un sommet dans l’année 1914 (Gaspard, 2002). Il est mené surtout par la bourgeoise. Lorsque le droit de vote des femmes fut obtenu, le mouvement s’estompa, prenant la victoire pour acquise (Gaspard, 2002). C’est alors un « creux ». C’est en 1949, dans ces années sans bruit, que Simone de Beauvoir proclame le maintenant très connu : « on ne nait pas femme, on le devient » (De Beauvoir, 1949, cité dans Hartog, 2018).

C’est en 1960 que le mouvement reprend avec la « deuxième vague », dite de la Libération des femmes (Gaspard, 2002). Les femmes provenant de divers milieux y participent. La lutte vise la « reconnaissance de la libre maternité, la dénonciation des violences domestiques et la poursuite des viols devant les cours d’assises » (Gaspard, 2002, p. 61). La mobilisation fut immense et dura plusieurs années. Puis, des acquis tels le droit d’interrompre la grossesse terminent la vague et le mouvement s’estompe, et le féminisme est alors vu comme une « mode » (Gaspard, 2002).

Aujourd’hui, une troisième vague se dessinerait, plus réformiste (Gaspard, 2002). Le féminisme est un mouvement qui ne pourra jamais s’essouffler, les luttes pour les droits des femmes étant constantes : nous en entendons parler beaucoup ces dernières années, pour de multiples raisons, tout d’abord pour la simple raison que l’égalité n’est pas atteinte.

« Ce qui s’est joué depuis le début des années 1990, alors que l’on disait le féminisme épuisé et hors de saison, c’est l’émergence de nouvelles formes de féminisme. Elles nous obligent à repenser les féminismes en tant que mouvements sociaux et à en dessiner les faiblesses mais aussi les nouveaux horizons dans l’espace national et international » (Gaspard, 2002, p. 60).

 En effet, actuellement, nous voyons le mouvement dans plusieurs nouvelles luttes. La défense des femmes contre les agressions sexuelles, la violence sexuelle, mais aussi pour exprimer l’inégalité d’emplois ou salariale en sont quelques exemples (Murphy, 2017). Les situations comme celles des femmes autochtones disparues et la minorité de femmes en politique sont également des exemples flagrants de l’iniquité persistante, malgré les discours de la société pouvant prôner le contraire (Murphy, 2017). De nouvelles luttes occupent la grande scène dans les médias, la langue française est l’une de celles-ci : « la lutte contre les discriminations dont les femmes sont victimes suppose aussi des transformations symboliques. Celle de la langue en est une » (Gaspard, 2002, p. 60). En bref, le patriarcat, le capitalisme et le masculinisme sont derrière les discours s’opposant au mouvement féministe encore aujourd’hui, et ce sont également ces forces qui sont partout dans la société qui ont propulsé la naissance du mouvement (Gélineau, 2018).

 

 

L’influence du patriarcat : une force en présence

Les femmes qui fréquentent le Centre Femmes l’Ancrage, comme plusieurs autres femmes, se butent à une force d’inertie en présence soit le patriarcat. Le patriarcat est un « système social d’organisation sociopolitique et économique de domination des femmes par les hommes » (Gélineau, 2018). Les femmes vivant au sein de ce système vivent plusieurs discriminations qui leur causent des problématiques multiples ayant de lourdes conséquences. C’est d’ailleurs l’un des motifs qui invite le Centre Femmes l’Ancrage à avoir un accueil inconditionnel, peu importe la situation vécue et les caractéristiques personnelles de chaque femme (Aubin, 2017). Les problématiques touchent diverses dimensions de la vie des femmes :

 

[le patriarcat] génère des inégalités, que ce soit au sein des institutions (par exemple, la sous-représentation des femmes dans les espaces de pouvoir), de la vie économique (salaires moins élevés), de la sphère personnelle (répartition inégale des tâches ménagères). Il génère des relations d’exploitation et de la violence (par exemple l’exploitation sexuelle et la violence conjugale) spécifiquement envers les femmes (Front d’action populaire en réaménagement urbain -FRAPRU, 2015, p. 4).

 

Nous avons effectué plusieurs recherches pour illustrer les problèmes mentionnés plus haut vécus par les femmes lévisiennes qui sont, en théorie, plus susceptibles de recourir aux services du Centre Femmes par leur proximité géographique. Cependant, peu d’informations concernant les inégalités salariales ou la violence faite aux femmes sont répertoriées spécifiquement pour la région de Lévis. Bien souvent, les enquêtes concernant ces sujets nécessitent un plus grand échantillon ce qui donne lieu à des enquêtes à l’échelle provinciale ou nationale. C’est pour cette raison que le portrait du vécu des femmes sera présenté en majorité à l’échelle provinciale.

L’un des impacts du patriarcat est l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes. D’ailleurs, le revenu médian des femmes au Québec ne représente que 68% de celui des hommes (Statistiques Canada, 2011, dans FRAPRU, 2015). On comprend donc par cette statistique qu’une majorité de femmes occupe des emplois moins rémunérés que ceux des hommes et cela découle de l’idéologie patriarcale puisqu’encore aujourd’hui, une importance plus grande est accordée au travail des hommes comparativement à celui des femmes, comme s’il avait plus de valeur. L’inégalité salariale est aussi une conséquence du capitalisme, qui est pour le mouvement féministe une autre force en présence (Gélineau, 2018). Par ailleurs, le revenu médian des femmes à Lévis est de 33 289$ ce qui place la région au deuxième rang pour le revenu médian le plus élevé parmi 38 régions du Québec (Statistiques Canada, 2011, dans FRAPRU, 2015). Bien que la région de Lévis semble en meilleure posture que d’autres régions, la pauvreté n’en est pas moins absente. De plus, au Québec, 58, 5 % des femmes travaillent au salaire minimum (Banque de données des statistiques officielles sur le Québec, 2016, dans Observatoire de la pauvreté et des inégalités au Québec, 2017). Le travail au salaire minimum à temps plein (35h par semaine) pour une personne seule est un indicateur de pauvreté, car le revenu annuel que ce type d’emploi procure se situe légèrement au-dessus de la mesure du panier de consommation ce qui permet de couvrir uniquement les besoins de base et ne permet pas une sortie de la pauvreté (Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion, 2016, dans Observatoire de la pauvreté et des inégalités au Québec, 2017).

Un indicateur de pauvreté est aussi le pourcentage du revenu accordé au paiement du loyer. Au-delà de 30%, il y a des raisons de croire qu’une personne vit de la pauvreté. Dans la région de Lévis, ce sont 30,9% des femmes seules ou à la charge d’un ménage qui paient l’équivalent de 30% et plus de leurs revenus pour le loyer et 11,9% des femmes seules ou en charge d’un ménage qui accordent plus de 50% de leurs revenus pour le loyer (Statistiques Canada, 2011, dans FRAPRU, 2015). D’ailleurs, concernant le prix du logement, les femmes sont victimes de discrimination contrairement aux hommes puisqu’un loyer plus élevé peut leur être exigé. Au Québec, le loyer médian des femmes s’élève à 638$ contre 618$ pour les hommes (Statistiques Canada, 2011, dans FRAPRU, 2015).

La pauvreté chez les femmes se perçoit notamment par la fréquence des demandes d’aide. Les programmes de dépannage alimentaire au Québec ont été fréquentés à 47,5% par des femmes en 2016 et à 48,7% en 2017 (Les banques alimentaires du Québec, 2017). Les programmes de repas, en 2017, avaient une clientèle constituée à 48,4% par des femmes québécoises, ce qui représentait une augmentation de 13,4% comparativement à l’année précédente (Les banques alimentaires du Québec, 2017). Ces augmentations sont inquiétantes puisque la situation des femmes au Québec se détériore encore à ce jour.

En plus de la pauvreté causée par les structures du marché du travail et du logement d’un système patriarcal, la violence faite aux femmes est bien présente. Encore une fois dans le marché du logement, les femmes sont vulnérables concernant le risque d’abus de pouvoir ou de harcèlement. Le FRAPRU rapporte plusieurs expériences racontées par des femmes lors d’ateliers (FRAPRU, 2010, dans Gaudreau, Turbide & Fournier, 2017). Il est fait mention d’exigences impossibles à refuser comme le versement de plusieurs mois de loyers à l’avance, des menaces et des pressions concernant un possible évincement si l’augmentation du loyer n’est pas respectée, des intrusions dans le logement par le propriétaire lors de moments non convenus voire des demandes de faveurs sexuelles en échange de loyers gratuits (FRAPRU, 2010, dans Gaudreau, Turbide & Fournier 2017). Ainsi, on pourrait croire avec de tels exemples que l’idéologie patriarcale emmène plusieurs idées telles qu’il est possible de manipuler la femme autant qu’on le désire ou qu’il est normal de la traiter en tant qu’objet sexuel, au détriment de lui offrir un logement à un coût raisonnable ou dans des conditions acceptables.

De façon plus générale, la violence conjugale est une problématique d’ampleur chez les femmes. Cette problématique découle directement du patriarcat, car il y a présence de domination de l’homme sur la femme par l’utilisation de violence psychologique, physique ou sexuelle. En 2015, au Québec, les femmes constituaient 78% des 19 406 personnes victimes de violence conjugale (Ministère de la Sécurité publique du Québec, 2017, dans Institut national de santé publique du Québec, 2018). Par ailleurs, en 2015, 80% des auteurs présumés de la violence conjugale étaient des hommes et les femmes, en 2015, composaient presque la totalité des « victimes d’homicides (72,7%), d’enlèvements (100 %), de séquestration (97,0 %) et d’agressions sexuelles (97,4 %) commis par un conjoint ou un ex-conjoint » (Ministère de la Sécurité publique du Québec, 2017, cité dans Institut national de santé publique du Québec, 2018).

Les problématiques relativement à la pauvreté, l’inégalité salariale, le logement ou la violence faite aux femmes sont seulement une partie des situations qui peuvent être considérées comme des incidences directes du patriarcat. Il ne faut pas oublier de préciser que ces problématiques en créent d’autres qui désavantagent d’autant plus la femme comme les problèmes de santé physique ou l’apparition de problématiques de santé mentale (ex. dépression).

 

Bien que ce portrait semble complet, il aurait été possible de traiter des discriminations à l’embauche, des discriminations de classe, d’origine ethnique ou d’âge. L’intersectionnalité peut aussi rendre les situations des femmes plus difficiles à vivre. Cela dit, dans un lieu qui favorise l’empowerment comme le fait le Centre Femmes l’Ancrage, chaque femme qui fréquente le milieu ne vit pas nécessairement les problématiques mentionnées plus haut. Une femme qui vit dans un milieu aisé et qui ne vit aucune violence pourrait désirer profiter de ce lieu de rencontre avec d’autres femmes pour valoriser la condition féminine et faire profiter le groupe de ses compétences comme chacune des femmes du groupe. Comme le mentionne Mme Aubin, le Centre Femmes l’Ancrage accueille sans jugement ou favoritisme des femmes de tout âge, tout milieu ou vivant toutes problématiques (Aubin, 2017). Cette diversité permet donc aux femmes de partager leurs expériences et leurs connaissances afin de réfléchir sur le phénomène du patriarcat et tenter de faire changer les structures qui oppriment encore les femmes à ce jour.

 

Démonstration de son rattachement au mouvement féministe

L’Ancrage au sein du mouvement féministe

Le Centre Femmes l’Ancrage s’inscrit dans un mouvement féministe. Le mouvement féministe est « un mouvement tramé par de nombreuses associations et organisations qui situent les femmes en tant que sujets, actrices ou citoyennes à part entière dans ce vaste monde. Il mobilise un certain nombre de femmes autour de revendications et d'actions pour l'égalité, l'équité, la justice sociale, la reconnaissance et la valorisation des femmes et leurs droits dans tous les domaines d'activités » (Belleau, 2000, cité dans Relais-femmes, s.d.).

Ainsi, le Centre Femmes l’Ancrage est l’une de ces organisations qui, par plusieurs activités, désire encourager une reprise du pouvoir des femmes pour contrer les inégalités entre les hommes et les femmes entre autres, mais aussi favoriser l’égalité pour tous les citoyens. Parmi ses activités, on retrouve les marches citoyennes qui visent à porter un regard critique sur l’environnement et déceler les éléments qui pourraient poser difficulté aux citoyens, qu’il soit un homme, une femme ou une personne vivant avec un handicap par exemple (Aubin, 2017). Comme mentionné plus haut, les comités permettent aussi aux femmes de se mettre en action pour le bon fonctionnement du Centre, mais aussi pour la tenue des revendications. S’ajoutent aux activités, des cafés-rencontres pour discuter de sujets proposés par les femmes et des conférences ou des ateliers qui permettent aux femmes de s’instruire sur divers sujets et d’acquérir plusieurs compétences (Aubin, 2017). Il va sans dire que les activités qui se déroulent au Centre Femmes sont faites par et pour les femmes seulement. Les femmes désirent prouver qu’elles peuvent avoir autant de capacités et de pouvoir positif que les hommes. Elles désirent donc mener leurs activités sans l’aide de ceux-ci et être solidaires entre femmes (Aubin, 2017). Il faut cependant bien nuancer l’aspect par et pour les femmes. Comme il vient d’être mentionné, tout au Centre Femmes est organisé par des femmes et seules les femmes peuvent y participer. C’est plutôt au sujet des revendications que le « pour les femmes » n’est plus exclusivement vrai. Une femme peut dénoncer une problématique qu’elle vit, mais cette problématique pourrait aussi être vécue par des hommes. Ainsi, la revendication des femmes du Centre peut avoir des effets positifs sur les hommes tout de même. La marche Du pain et des roses est un bon exemple de mouvement mené par des femmes qui s’est résolu par un bénéfice collectif, soit le salaire minimum. D’ailleurs, plus récemment, quelques femmes fréquentant l’Ancrage ont participé à la manifestation « Je soutiens le communautaire » puisque l’objet de la revendication touche directement le Centre Femmes selon l’enjeu du financement notamment, donc au nom des femmes, celles-ci participent à un mouvement dont les futures retombées seront de l’ordre collectif sans égards au sexe (Centre Femmes l’Ancrage, 2017).

Cela dit, en quoi le Centre Femmes et ses activités correspondent au mouvement féministe? De façon générale, le féminisme est « l’ensemble des mouvements qui contestent la place subordonnée des femmes dans la société et formulent des revendications pour défendre leurs droits » (Hubertine Auclair dans Cornellier, 2009, cité dans Gélineau, 2018). À l’Ancrage, les femmes se rencontrent pour discuter et formuler des revendications contre ces rapports de subordination, mais la gestion du Centre Femmes est elle aussi marquée par cette idée, car une forme de contestation peut être décelée par la primordialité de rapports égalitaires. À cet effet, Mme Aubin, qui détient les tâches de coordonnatrice, refuse d’utiliser ce titre pour obtenir plus d’avantages ou de prestance, car elle se considère au même titre que toutes les autres femmes fréquentant le Centre Femmes (Aubin, 2017). L’absence d’homme dans le milieu est aussi pour favoriser l’empowerment des femmes, reconnaître les compétences personnelles des femmes et démontrer la capacité des femmes à avoir un apport positif dans leur communauté sans avoir l’aide des hommes. Le Centre Femmes est un hommage au pouvoir des femmes.

Les activités présentées plus haut font référence en partie à un féminisme de la différence, mais aussi un féminisme libéral. Le féminisme de la différence désire contrer l’intersectionnalité et la pauvreté par des actions collectives revendiquant de la solidarité, de l’équité, une inclusion de tous et l’ouverture sur le monde (Gélineau, 2018). Le féminisme libéral, quant à lui, vise une réforme du système actuel afin de l’adapter pour que l’égalité homme-femme soit atteinte dans les divers secteurs de la vie collective soit en politique, en éducation, en emploi, etc. (Gélineau, 2018). D’un côté, les revendications peuvent concerner directement le rapport inégalitaire entre les hommes et les femmes comme l’utilisation du corps de la femme dans les publicités comme objet de vente ou bien concerner l’ensemble de la collectivité comme la revendication de nouveaux logements sociaux due à la pénurie de logements abordables (Aubin, 2017).

Enfin, le Centre Femmes l’Ancrage s’inscrit dans la troisième vague du mouvement féministe. Cette troisième vague prend forme autour de réflexions concernant la condition féminine et de l’oppression qui n’est pas homogène pour toutes les femmes lorsque l’on considère les groupes minoritaires dont font partie les femmes (Gélineau, 2018). Il est inévitable de rappeler à nouveau l’accueil inconditionnel au Centre Femmes, où l’on accueille les femmes issues de l’immigration aussi bien que les personnes transgenres ou transsexuelles qui se considèrent en tant que femmes (Aubin, 2017).

 

Démonstration du façonnement du territoire

Le Centre Femmes l’Ancrage a permis à des femmes de se façonner individuellement, mais aussi de façonner leur groupe. Finalement, cela a aussi permis de façonner la communauté et le territoire de Lévis.

 

Si l’on se base sur la définition du mot « façonnement » ou « façonner », on voit bien que les actions et l’esprit du Centre Femmes l’Ancrage s’inscrivent dans cette visée. D’abord, une première définition mentionne de « donner forme » à quelque chose (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, 2012). Nous étendrons aussi cette définition pour des personnes. Par « donner forme » nous signifions que des expériences de vie et des contextes changent les personnes, modifient leurs perceptions. Un peu comme un potier qui modèle son œuvre au fur et à mesure, les personnes prennent une forme différente avec le temps et l’expérience.

Une autre définition parle « [d’] inculquer certaines manières, certaines qualités; inciter à un certain comportement, former, éduquer » (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, 2012). Nous croyons que ces deux définitions peuvent très bien être reliées au Centre Femmes et à son action auprès de la communauté.

 

D’abord, pour tenter de comprendre l’impact que l’Ancrage peut avoir sur les femmes participant aux activités, nous avons interrogé l’une de ses participantes. Cette dernière mentionne que l’Ancrage est arrivé à un bon moment dans sa vie, qu’elle avait besoin de soutien. Son passage à l’Ancrage la façonne, dans le sens où elle mentionne que grâce aux différents ateliers, elle a appris à s’écouter, à développer sa confiance en soi et à faire moins facilement confiance aux autres, à se protéger. L’Ancrage a donc eu un grand impact sur elle de façon individuelle (Langlois, 2018). À plus large échelle, les rencontres et l’ambiance du Centre Femmes ont également eu un impact sur toutes les autres femmes le fréquentant par le fait même. Nous pensons que ces femmes qui prennent davantage confiance en elles peuvent du même coup développer leur pouvoir d’agir et faire preuve d’initiative pour changer la communauté dans laquelle elles vivent. Cela fait d’ailleurs partie de la mission du centre (Centre Femmes l’Ancrage, 2018). Bref, l’influence positive apportée aux femmes qui fréquentent le Centre leur donne une forme, en quelque sorte. Elles reprennent du pouvoir sur leur vie et elles apprennent à se faire confiance. En possédant ces nouveaux éléments, cela les façonne autrement et leur inculque de nouveaux comportements.

 

Le Centre Femmes l’Ancrage a également façonné Lévis et ses environs. Effectivement, à la suite de la Marche Du pain et des roses, plusieurs femmes ont constaté l’importance d’avoir un lieu de rencontre pour les femmes à Lévis, puisqu’il n’y en avait pas, comme mentionné précédemment ? (Aubin, 2018). Le Centre Femmes a donc été instauré et il est le seul à Lévis (Aubin, 2018). Ce nouveau lieu de rencontre vient teinter le paysage de Lévis et apporte beaucoup de bénéfices aux femmes le fréquentant, comme mentionné plus haut.  

En plus d’avoir un impact sur les femmes, l’Ancrage contribue au façonnement quotidien de la grande région de Lévis. En effet, il est en contact avec les instances politiques de la région. À cet effet, les femmes envoient quelques fois des écrits au maire de la ville pour tenter d’influencer ses décisions, comme mentionné précédemment. De plus, le maire est aussi venu chercher leur avis quand il a choisi les membres de son équipe politique. Il a intégré plus de femmes et voulait le souligner auprès des femmes du Centre (Aubin, 2018). Cet élément contribue à des changements à plus long terme. En effet, nous croyons que, puisque le Centre a réussi à se frayer un chemin jusqu’au plan politique, il y a désormais une plus grande ouverture pour les droits des femmes, du moins à Lévis, et il faut continuer de se battre pour que cela devienne acquis. C’est un changement de société qui se fait petit à petit, avec l’aide de l’Ancrage.

En plus d’avoir des liens avec les instances politiques, le Centre Femmes est associé à plusieurs autres organismes de la région, dans le but de réaliser des actions plus importantes. Le Centre n’a pas seulement pour intérêt de changer la vie des femmes de façon individuelle, mais aussi de façon collective, comme mentionné plus haut. On croit qu’en se regroupant, des changements plus importants sont possibles (Aubin, 2017).

 

Toujours dans une perspective collective, Mme Aubin nous expliquait qu’elle est en discussion pour favoriser des places en HLM exclusivement pour les femmes (Aubin, 2017). Cela vise à pallier aux inégalités vécues par ces dernières. D’abord, comme les hommes sont privilégiés par le patriarcat, c’est également le cas lors d’une recherche de logement. De plus, comme mentionné précédemment, les femmes sont celles qui consacrent le plus d’argent à leur loyer, en plus de vivre des inégalités salariales. En privilégiant quelques unités de logement pour les femmes, cela vise un changement, tranquillement mais sûrement, des rapports d’égalité et donc change, façonne, la vision collective de la place subordonnée des femmes, qui ne devrait plus être ainsi.

 

Nous croyons donc qu’avec les actions du Centre, que ce soit auprès des femmes de façon individuelle ou auprès de la communauté, il y a une influence positive tant chez les participantes que chez les gens qui les entourent. Les exemples énoncés plus haut représentent de bons résultats quotidiens et à plus long terme du Centre. Pour reprendre les mots de notre définition du « façonnement », la considération de plus en plus grande pour l’opinion des femmes en politique et la reconnaissance de leur besoins financiers sont une belle démonstration de l’éducation et de la formation qui se sont faites auprès des gens de Lévis. De nouvelles façons de voir les choses leur ont été inculquées, ont modelé leurs comportements, et ainsi façonné la communauté vers une perspective peut-être plus féministe. Notre artiste a ajouté de la glaise à sa poterie et la communauté prend ainsi une nouvelle forme petit à petit.

 

Finalement, grâce au Centre Femmes l’Ancrage, on reconnaît une place pour les femmes, en plus de leur permettre de se réaliser et de pallier à certains manques qu’elles ont toujours vécus, tels que l’inégalité de salaires. Une place davantage marquée pour les femmes vient certainement changer le paysage de Lévis, et c’est en cela que nous croyons que le centre permet un façonnement de la région.

 

Conclusion

Ce que nous désirons promouvoir par ce texte est sans contredit le potentiel d’empowerment qui se présente au sein du Centre Femmes l’Ancrage. Nous croyons fortement que ce lieu de rencontre peut aider les femmes individuellement, mais aussi collectivement à se valoriser pour ce qu’elles sont et pour le pouvoir de changement qu’elles détiennent en elles. Notre réflexion se pose, à la suite de nos recherches, sur le peu de représentation dans les médias de la condition des femmes et des discriminations vécues par les femmes ni de revendications ou de mobilisations par et pour les femmes. D’ailleurs, il est difficile de savoir quels gains ont pu avoir les femmes de l’Ancrage par leurs actions puisque ceux-ci sont encore moins publicisés. Comme nous avons pu le lire dans Neveu, la couverture médiatique des mobilisations « peut stimuler les adhésions, en infléchir le profil, vedettariser les leaders et peser sur leur définition » (Neveu, 2015, p. 110). Entendre parler de la cause des femmes dans les médias aiderait-il à rallier davantage de femmes et d’hommes à adhérer au féminisme et changer leurs actions pour viser l’égalité homme-femme ? Il faut aussi noter que la représentation actuelle du mouvement féministe dans les médias serait davantage négative ou favoriserait la présentation de manifestations qui suscitent de vives réactions telles que les manifestations des Femen, selon l’avis de quelques élèves lors d’un séminaire en classe.

Enfin, dans la Ville de Lévis, pourquoi l’Ancrage est-il encore méconnu par plusieurs citoyens ? Neveu ajoute que certains groupes mobilisés « visent à produire une image valorisante du groupe et de ses revendications à l’intention des médias » (Neveu, 2015, p. 109). Le Centre Femmes l’Ancrage serait-il gagnant à créer une alliance avec les médias pour ses causes et les médias favoriseraient-ils la présentation d’une image positive, négative ou s’en désintéresseraient-ils ? L’aspect des médias est, selon nous, une piste de réflexion primordiale pour donner de l’ampleur au mouvement.

 

Liste de références

Aubin, L. (2017, 5 décembre). Entrevue avec la coordonnatrice du Centre Femmes l’Ancrage. Lévis, Québec : locaux de l’UQAR.

 

Aubin, L. (2018, 17 janvier). Entrevue avec la coordonnatrice du Centre Femmes l’Ancrage. Lévis, Québec : Centre Femmes l’Ancrage.

 

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