Mouvements ouvriers et syndicaux

     LA DAVIE : DE 1949 À AUJOURD'HUI

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Auteures: Émilie Lemieux et Émie Tremblay

Grève de la CSN - Cliquez sur la photo pour être redirigé sur le site d'où elle provient

 

Divers mouvements ouvriers et syndicaux, qui se caractérisent par la défense d’intérêts et la mobilisation de ressources, ont façonné l’histoire du Québec. En effet, certains sont présents au front lorsqu’il y a des crises sociales afin de défendre des valeurs de justice sociale, d’équité et de solidarité. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une des principales centrales syndicales au Québec. Elle porte des valeurs qui lui sont propres comme la justice, l’équité, la solidarité et la défense du bien commun. Ces valeurs la guident dans ses luttes et ses interventions. C’est pourquoi, dans le contexte actuel, on peut remarquer sa présence auprès des mouvements contre l’austérité par exemple. Elle mène également plusieurs autres grandes batailles concernant, entre autres, l’équité salariale, les inégalités économiques, l'analphabétisme, etc. Dans le cas de la Davie, la CSN lutte dans le but de défendre les intérêts de ses employés. Sur cette page Web, vous pourrez découvrir l’évolution du mouvement ouvrier et syndical de 1949 à aujourd'hui du plus important chantier maritime canadien : celui de la Davie situé à Lévis. Il sera donc question de l’histoire de ce cas ainsi que du façonnement qu’il en est résulté sur le territoire. 


 

 

Qu’est-ce que le syndicalisme évoque chez vous ?

 

C’est la question que nous avons posée à nos collègues lors du séminaire ayant pour thème le mouvement ouvrier et syndical de la Davie. Leurs réponses ? Les syndicats servent à défendre les droits des travailleurs, améliorer les conditions de travail, veiller à la santé et la sécurité au travail, faire la médiation entre les employés et l’employeur, préserver les acquis et même transformer la société!

 

Lorsqu’on leur a demandé si les syndicats sont encore importants aujourd’hui au Québec, leurs réponses ont été mitigées. Certains ont mentionné que les syndicats permettaient de limiter les excès des employeurs qui sont souvent obnubilés par le profit et non pas par le bien-être de ses employés. De plus, les syndicats permettraient de défendre les intérêts de tous de manière égalitaire. Pour ce faire, les syndicats doivent être proactifs. Ainsi, ses représentants se doivent d’être des gens qui ont de l’expérience «sur le terrain», impliqués et disponibles, qui ont à coeur la santé et la sécurité des employés.

 

Or, certaines personnes ont relaté avoir vécu de mauvaises expériences en lien avec les syndicats. Ainsi, elles mentionnent que ces derniers protègent parfois certaines personnes qui ne font pas leur travail de manière adéquate. Lors de nos échanges, on a également soulevé le point que, parfois, les syndicats n’agissent pas selon les besoins des travailleurs, mais en fonction des intérêts de l’employeur. Ce qui se révèle décevant puisque la mission première des syndicats est de défendre les salariés.


Et vous, quelle est votre vision des syndicats ? Quels gains ont-ils faits pour les travailleurs et travailleuses du Québec ? Quelles sont leurs limites ? Prennent-ils trop ou pas assez de place dans le paysage québécois ?

 

 

PRÉSENTATION DE L'HISTOIRE DE CAS

Le Federal Monarch prêt à être lancé, 1959 - Cliquez sur la photo pour être redirigé sur le site d'où elle provient

 

 

LES VISÉES DU MOUVEMENT

Les visées et valeurs de la CSN sont semblables à celles du travail social, c’est-à-dire la justice sociale, l’équité, la solidarité et la défense du bien commun. « Si la CSN est reconnue comme une institution importante au Québec, c’est parce que le militantisme de ses membres a permis de créer un mouvement progressiste qui est au cœur du développement du Québec, tant sur les scènes locale, régionale que nationale. Un militantisme moderne, branché, tourné vers l’avenir pour améliorer le quotidien » (CSN, s.d.). Ainsi, le syndicat actuel des travailleurs de la Davie, la Confédération des Syndicats Nationaux, a une visée réformatrice.


Au fil du temps, le mouvement ouvrier et syndical du chantier maritime de Lauzon a livré plusieurs batailles. Ainsi, à une époque où les travailleurs du chantier étaient les moins bien payés du Canada, le syndicat visait de meilleures conditions de travail pour ses employés : un meilleur salaire, des heures de travail restreintes dans un quart de métier spécifique, etc. De plus, le syndicat revendiquait de meilleures conditions de vie pour les travailleurs. Il devait s'assurer de la sécurité des employés du chantier autant sur le plan des blessures physiques que sur celui des maladies causées par une exposition à long terme à certains éléments nocifs. On peut donc en déduire que ce syndicat est réformiste dans une certaine mesure, mais également axé sur la défense des intérêts des syndiqués.

 

 

LES ACTEURS

 

Divers acteurs sont présents au sein du mouvement ouvrier et syndical de la Davie. En effet, on retrouve, au premier rang, les travailleurs syndiqués du chantier maritime, qu’ils aient été mis à pied ou non. Ensuite, bien évidemment, il y a les membres du syndicat, dont les représentants syndicaux et le président. En outre, le chantier maritime de Lauzon a façonné son quartier. Nous en ferons la démonstration au cours de ce travail. Ainsi, les citoyens et citoyennes de Lauzon (actuellement Lévis) ont également été influencés, de près ou de loin, par le mouvement ouvrier et syndical de la Davie. En effet, les divers moyens qui ont été pris par les grévistes et les membres du syndicat au fil des ans (barrage de l’autoroute 20, pétitions, marches, manifestations, etc.) ont sans doute engendré de vives discussions chez les citoyens et les citoyennes des environs. Parmi les acteurs impliqués, on peut également mentionner les divers élus, qu’ils soient municipaux, provinciaux ou fédéraux, qui ont été interpellés par les travailleurs et les représentants syndicaux du chantier naval de Lauzon lors des nombreuses luttes. Enfin, il ne faut pas négliger les divers employeurs du chantier qui se sont succédé au fil du temps. Ceux-ci étant majoritairement des propriétaires étrangers.


Dans le cadre de ce travail, nous avons eu la chance de nous entretenir avec un ancien employé de la Davie, un membre du syndicat et une citoyenne qui a longtemps demeuré près du chantier naval. Voici un résumé de leur vision quant à l’importance du syndicat pour les travailleurs du chantier.


Vision d’un ancien travailleur du chantier naval

 

Selon un ancien employé du chantier maritime, les travailleurs n’avaient pas de difficulté à se faire défendre lors des litiges avec l’employeur grâce au syndicat. Par contre, puisqu’ils devaient payer des cotisations importantes pour être représentés par le syndicat, ils auraient souhaité que ce dernier soit plus proactif.

 

Vision du syndicat quant aux  travailleurs et au mouvement social

Selon le Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon Inc., les employés sont plus soudés que jamais et n'hésitent pas à revendiquer leurs demandes à l'aide du syndicat surtout pour l’amélioration des conditions de travail, l’augmentation des salaires et afin de s’assurer que le chantier demeure actif.

 

Vision d'une citoyenne de Lauzon

Plusieurs personnes ont vu l'arrivée du syndicat comme un évènement négatif. En effet, la réglementation entourant le fait que les travailleurs devaient exécuter un travail spécifique avait pour conséquence de diminuer leurs heures de travail.  De plus, cette citoyenne de Lauzon, qui a côtoyé des employés du chantier naval toute sa vie, considère que ceux-ci ne sont plus aussi proches qu'ils ne l'étaient, car le travail au chantier est désormais plus «impersonnel».

 

 

Pour plus d'informations concernant les divers acteurs impliqués, consultez la vidéo disponible sur le lien suivant : http://ici.radio-canada.ca/regions/quebec/2014/05/30/004-brise-glace-davie-syndicat-diefenbaker-refus-federal.shtml 

 

 

Travailleurs qui manifestent devant le chantier de la Davie

Repérée dans: Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon. (1999). 50 ans de solidarité. Montréal, Québec : CSN.

 

 

LE CONTEXTE HISTORIQUE

 

Le syndicalisme québécois n’est pas né d’hier. En effet, l’apparition du premier syndicat au Québec s’est déroulée en 1818 dans le rouage de l’urbanisation et de la révolution industrielle. Il s’agissait alors d’une association de charpentiers et de menuisiers qui était déclarée illégale. Effectivement, jusqu’en 1872, au Québec, le syndicalisme constituait un acte de conspiration! En outre, de nombreuses années plus tard,  des congédiements pour la participation à des activités syndicales avaient toujours lieu!

 

Une des visées des luttes ouvrières et syndicales de l’époque était l’amélioration des conditions de travail. Plus précisément, on revendiquait l’augmentation des salaires, la diminution des heures de travail de même que la réglementation du travail des femmes et des enfants. Or, on prônait également la réforme de la société par la nationalisation des entreprises de services publics, l’instauration d’un système d’éducation obligatoire et gratuit, d’un filet de sécurité sociale et l’obtention du droit de vote pour les femmes. Ainsi, il est intéressant de noter qu’au sein même du mouvement ouvrier et syndical se trouvaient différentes tensions. Effectivement, certains membres prônaient un syndicalisme d’affaires qui était davantage axé sur l’amélioration des conditions de travail pour les syndiqués alors que d’autres optaient pour un syndicat réformateur et progressiste.

 

Le mouvement ouvrier et syndical a connu des hauts et des bas. Certains gains importants ont été remportés : nombre d’heures maximum de travail par semaine, réglementations quant au travail des enfants, amélioration de la sécurité au travail, etc. Dans les années 1940, à l’époque de la Grande Noirceur, les syndicats vivent de grandes difficultés. Puis, dans les années 1960, le mouvement se radicalise en critiquant le capitalisme et en prônant la social-démocratie, voire l’indépendance du Québec. L’adoption du Code du travail en 1964 plaçait d’ailleurs le Québec à l’avant-garde en matière des lois du travail. Cependant, la crise économique des années 1980 et la valorisation du néolibéralisme ont occasionné un repli du syndicalisme québécois. Aujourd’hui, les syndicats sont appelés à se joindre, entre autres, aux mouvements altermondialistes et écologistes afin de contrebalancer l’idéologie néolibérale dominante et veiller à la préservation des acquis obtenus à la suite des luttes menées par les syndiqués.

Inspiré de Gélineau, L. (2015).

 

 

LE DÉROULEMENT DES ÉVÈNEMENTS

Nous avons choisi d’aborder le mouvement ouvrier et syndical du chantier maritime de Lauzon dans une optique globale. En effet, nous ne mettons pas l’emphase sur un évènement en particulier de la lutte ouvrière et syndicale, mais bien sur l’ensemble des mesures prises par les grévistes au fil des années. Nous vous présentons donc un survol historique, divisé en décennies, des divers évènements qui ont ponctué le mouvement. 

 

 

Années 1940 - Solidarité syndicale au chantier : la CSN pour tous                    

 

Avant 1949, les employés du chantier de la Davie étaient représentés par des syndicats internationaux qui les représentaient en fonction de leur métier. Cela signifie qu’au sein de la même entreprise, les employés avaient des conditions de travail différentes, tout dépendant de leurs corps de métier. C’est le 23 février 1949 que le Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon Inc. a été créé, en affiliation avec la confédération des travailleurs catholiques du Canada, aujourd’hui connu sous le nom de CSN. En établissant un syndicat offrant les mêmes conditions de travail pour tous, les travailleurs désiraient contrer le roulement d’employés et l’insécurité d’emploi. De plus, il est clair qu'un même syndicat peut rendre les travailleurs plus solidaires dans leurs luttes.

 

Logo - Repéré dans: Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon. (1984). 35 ans de lutte au chantier. Montréal, Québec : CSN.

 

Années 1950 - Des luttes importantes

 

En août 1952, les travailleurs vécurent leur première grève générale dans le but de signer leur première convention collective. Ils ont réussi à avoir un gain considérable pour l’époque, c’est-à-dire une augmentation salariale de 25 cents de l’heure. En 1958, les statistiques nationales démontrent que les travailleurs de la Davie sont les meilleurs constructeurs de bateaux au Canada, mais qu’ils sont les moins bien payés. C’est pour cette raison qu’en août 1958, les syndiqués déclenchent un arrêt de travail pour la reconnaissance de leur ancienneté. En fait, lorsqu'il y avait des mises à pied, l’ancienneté des travailleurs n’était plus comptabilisée et recommençait à zéro lors d’une éventuelle embauche. C’était de même pour leur salaire. C’est donc après 9 semaines de conflit que le syndicat a gagné sa cause.

Article de journal C.T.T.C. Le travail

Repérée dans: Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon. (1999). 35 ans de lutte au Chantier. Montréal, Québec : CSN.

 

 

Années 1960 — Des hauts et des bas 

 

En octobre 1967, les syndiqués mettent sur pied la caisse d’économie des travailleurs pour leur permettre de gérer leurs fonds ensemble. En décembre de la même année, 1200 employés sont mis à pied suite à une baisse des commandes. Par la suite, en 1968, le chantier George-T-Davie (celui situé sur la rue St-Laurent) ferme ses portes. Les employés et citoyens se réunissent afin de faire des manifestations devant le parlement, l’hôtel de ville de Québec, de Lévis et de Lauzon. De plus, ils amassent plus de 8000 signatures lors d’une pétition! Les employés demandent au gouvernement canadien d’instaurer une politique nationale afin de protéger l’industrie navale contre les hauts et les bas du marché. En effet, « les travailleurs des chantiers navals ont toujours la conviction que seule une politique nationale de construction navale peut pallier aux crises intermittentes d’emploi dans leur secteur industriel. » (35 ans de lutte au chantier, p. 17) Aux États-Unis, par exemple, « le Jones Act interdit la construction ou la réparation d’un navire américain en dehors du pays. »  (35 ans de lutte au chantier, p. 19)


De plus, dans les années 1960, il y avait très peu de stabilité d'emploi. « À la fin des années 1960, le syndicat avait fait une recherche sur la stabilité de l'emploi, dont les conclusions révélaient que «en moyenne» chacun des 1500 employés syndiqués [...] avait été au cours de 5 dernières années, mis à pied et rappelé au travail 10.1 fois. Durant de longues périodes chaque année, au moins le tiers des employés appréhendaient l'apparition de leur numéro matricule sur l'immense tableau noir suspendu au dessus des poinçons lorsqu'ils sortaient de leur journée de travail. Ce qui indiquait que le lendemain, ils étaient sans travail. Pour combien de temps ? Nul ne le savais jamais. »  (35 ans de lutte au chantier, p. 15) Et vous, comment vous sentiriez-vous à la place de ces travailleurs ?

 

 

Questionnements

 

On peut se questionner alors sur le rôle du syndicat. Est-ce le syndicat lui-même qui a mis en place la caisse d'économie ou il s'agit d'une initiative des travailleurs syndiqués ? Est-ce le syndicat qui a proposé en premier lieu de faire les manifestations devant le parlement et les hôtels de ville ? Et la pétition, a-t-elle plutôt été initiée par les citoyens des environs et les travailleurs ?

 


Années 1970 — Création du fond de grève 

 

Au début des années 1970, la guerre entre l’Israël et l’Égypte permet la construction de 3 pétroliers de 80 000 tonnes au chantier. En 1973, à la suite de la construction de ces bateaux, une crise survient dans l’industrie navale causée par le ralentissement du transport maritime ainsi qu’un effondrement de l’industrie de la pêche. Dans la même année, les travailleurs déclenchent une grève pour améliorer leurs conditions de travail. Celle-ci dure 7 semaines et est suivie d’un lock-out de la part des employeurs. C’est à ce moment que la caisse d’économie décide de créer un fond de grève pour les travailleurs. 


«
[...] En 1977, une étude syndicale de la CSN démontre qu’au Chantier de Lauzon, 189 travailleurs sont victimes de sidérose [maladie pulmonaire due à une exposition de longue durée à des particules de fer], reconnus par le Département de Santé Communautaire de Lévis. L’employeur a aussitôt contesté [...]. Aucun travailleur n'a été indemnisé!»  (35 ans de lutte au chantier, p. 23)

 

Capsule santé et sécurité sur le chantier

« La publication de rapports, au milieu des années 70, mettant à jour les problèmes de santé et de sécurité éprouvés par les travailleurs de la Davie — muscles déchirés, jambes cassées, poumons atteints de sidérose ou de silicose, coeurs affaiblis, nerfs atteints et de nombreux problèmes de surdité — a amené le syndicat et la compagnie à mettre sur pied un comité paritaire en santé et en sécurité du travail. Aujourd’hui, si des efforts ont été faits au regard de la ventilation et de l’aération des ateliers, la fumée de soudure demeure un problème. Mais c’est aux yeux qu’on recense le plus grand nombre d’accidents. L’an dernier, plus du quart des 952 qui se sont produits était dû à la poussière et aux particules dans les yeux, dont plusieurs ont nécessité une visite à l’hôpital. Le syndicat entend agir pour les diminuer.» (Perspective CSN, mars 2010)

 

Il est donc intéressant de voir que le syndicat a mené une étude afin de soulever les problèmes de santé des travailleurs du chantier maritime.

 

 

Années 1980 — Des années difficiles 


La polyvalence du chantier naval de Lauzon qui a construit des pétroliers de 28 000 (1954) , 40 000 (1960), voire 80 000 tonnes (1972) de même que des remorqueurs portuaires ont certainement impressionné l’entreprise Dome Petroleum qui a acquis le chantier en 1981. D’ailleurs, en construisant des navires de cette ampleur, la Davie établissait des records canadiens! Cependant, le renouvellement de la convention collective a été ardu. En effet, un lock-out de plusieurs semaines a eu lieu. L’ouvrage 35 ans de lutte au chantier 1949-1984 mentionne d’ailleurs un épisode de chantage de la part de la compagnie et du gouvernement fédéral. On peut y lire : « Ainsi, en 1982, au moment de mettre à pied 1500 travailleurs, la compagnie avec la complicité du gouvernement fédéral décida de faire endosser aux syndiqués la politique gouvernementale de limitation des salaires [...]. Cette proposition illogique, car rien ne laissait croire que l’augmentation des salaires des travailleurs mettait en péril l’obtention de contrats, fut néanmoins l’occasion d’un chantage du gouvernement libéral fédéral qui liait l’obtention du contrat d’un traversier à l’acceptation par les travailleurs des normes fédérales [...]. Pourtant, ce n’était rien de nouveau pour les travailleurs du chantier naval. À chaque négociation, la compagnie faisait miroiter la possibilité de contrats alléchants pour les forcer à accepter leurs offres. » (35 ans de lutte au chantier, p.26) 

 

Or, la crise du pétrole fit plutôt chuter le nombre d’employés, passant de 2 500 travailleurs syndiqués à moins de 300 en 1983! La même année, 800 employés du chantier de Lauzon se sont rendus à Ottawa pour dénoncer la lenteur du gouvernement fédéral à prendre une décision dans l’octroi d’un contrat d’un deuxième super-traversier. Plusieurs autres moyens de pression ont été utilisés : occupation des bureaux de la compagnie, remise d’une pétition de 11 000 signatures au ministre de l’Expansion industrielle régionale et blocage du trafic sur l’autoroute 20. La Davie a finalement obtenu le contrat. Il est donc intéressant de voir que, malgré beaucoup d’efforts en vain, certaines luttes ouvrières et syndicales sont gagnées. 

 


De plus, durant cette décennie, une dizaine de comités de la Rive-Sud forme un comité à la suite d’une rumeur de fermeture du chantier. Une marche a d’ailleurs attiré 3000 travailleurs et sympathisants préoccupés par l’avenir du plus important chantier naval canadien.

 

 

Questionnements

On peut se questionner alors sur l’influence du syndicat lors de ces victoires. Est-ce que c’est la CSN qui a initié la manifestation à Ottawa ou plutôt un groupe de travailleurs? On peut également se questionner sur l’orientation que le syndicat donne à ses luttes. Par exemple, pourquoi choisit-il de mettre ses efforts sur l’obtention de certains contrats ponctuels au lieu de prôner une politique navale nationale qui permettrait une stabilité d’emploi à long terme pour les employés du chantier ? 

 

 

Années 1990 — Mobilisation 


Les conjointes des travailleurs du chantier naval forment un comité autonome pour déterminer un plan d’action, faire de la pression et de la sensibilisation sur le gouvernement afin que le chantier demeure opérationnel et productif.  


Dans le milieu de la décennie, un programme d’aide multivolets est instauré au chantier. Il permet d’apporter de l’aide aux travailleurs vivant des problèmes financiers, familiaux, d’alcoolisme ou de toxicomanie. Cela permet un certain soutien psychologique aux employés du chantier maritime.


En septembre 1998, les travailleurs manifestent dans les rues de Lauzon à la suite de la fermeture du chantier. La Davie est alors placée sous la protection de la Loi de la Faillite et de l’Insolvabilité pendant plus d’un an.


 

Années 2000 et aujourd’hui - De nombreuses fermetures

 

Entre 2001 et 2008, les employés du chantier ont dû faire face à deux mises à pied majeures. Celles-ci sont engendrées par des faillites et des rachats par des compagnies internationales. En 2010, une troisième mise à pied est enclenchée à la suite d'une autre faillite. 1590 employés se retrouvent alors sans emploi. Cette mise à pied est due à plusieurs facteurs: «La construction de ces navires est très complexe [...] et ce n’est que récemment, en faisait un examen exhaustif, qu’on s’est rendu compte que la construction de navires “offshore” s’avère plus difficile que prévu.» (Peuple de Lévis, 2010) Alain Tanguay (chef de la direction financière de la Davie) a rappelé de son côté que les employés étaient très compétents, mais que la phase de finition des navires étant plus complexe, elle avait exigé une période d'apprentissage qui a retardé les travaux» (Peuple de Lévis, 2010). De plus, d’autres facteurs jouent contre le chantier: «’L'ensemble de ses contraintes a entraîné des coûts supplémentaires qui sont venus gripper la poursuite des activités du chantier. M. Tanguay a de plus indiqué que la fluctuation du taux de change avait également contribué à augmenter les coûts de 30 M$ et que Davie avait dû les absorber »(Peuple de Lévis, 2010).  Le tout a donc causé une hausse des dépenses et la Davie a dû se placer sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers pour permettre au chantier une restructuration financière. Finalement, c’est en 2012 que le chantier est racheté par une compagnie anglaise. Aujourd’hui, environ 800 employés y travaillent.

La relance du chantier en 2013, à la suite d'une mise à pied en 2010

 


« Pour les travailleurs du plus important chantier maritime du Canada, la crise de l’emploi est devenue une crise quasi-permanente qui se renouvelle bon an mal an avec les changements de propriétaires, avec lesquels la négociation des conditions de travail et des salaires est à entreprendre [ continuellement ] . »  

(35 ans de lutte au chantier, p.27)

La façade de la Davie aujourd'hui - Cliquez sur la photo pour être redirigé sur le site d'où elle provient

 

 

LES MOYENS UTILISÉS

Depuis 1949, date à laquelle le syndicat a été implanté à la Davie, plusieurs moyens ont été utilisés pour demander des changements au sein de l’entreprise et aux deux paliers de gouvernement. Dans les années 1950, les employés ont déclenché une grève générale pour signer la première convention collective. 95 % des employés étaient en faveur de cette grève. Quelques années plus tard, en 1958, ils font une marche pour dénoncer leur convention collective. Dans la même année, les syndiqués déclenchent un arrêt de travail qui dura neuf semaines pour obtenir la reconnaissance de l’ancienneté. Dans les années 1960, une pétition de 8000 signatures a été réalisée pour demander au gouvernement d’agir suite à la fermeture de l’usine. Il y a également eu des manifestations devant le parlement, l’hôtel de ville de Québec, de Lévis et de Lauzon. Dans les années 1970, il y a une grève de 7 semaines déclenchée par les travailleurs suivie d’un lock-out demandé par les employeurs. En 1984, 800 travailleurs de la Davie vont protester devant le parlement d’Ottawa pour dénoncer la lenteur du gouvernement fédéral à prendre une décision pour l’obtention d’une subvention. De plus, d’autres moyens de pression sont employés : occupation des bureaux de la compagnie, remise d’une pétition de 11 000 signatures au ministre de l’Expansion industrielle régionale et blocage du trafic sur l’autoroute 20. Dans les années 1990, les conjointes de travailleurs créent un comité pour déterminer un plan d’action et faire des pressions sur le gouvernement. De plus, les travailleurs manifestent encore une fois dans les rues de Lauzon suite à la fermeture du chantier.

Manifestation devant l'hôtel de ville de Lévis, 1986                                                                      Manifestation dans les rues de Lauzon, 1998

Repérées dans: Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon. (1999). 50 ans de solidarité. Montréal, Québec : CSN.

 

 

LES FORCES EN PRÉSENCE

Plusieurs forces d’inertie sont présentes dans le mouvement ouvrier et syndical de la Davie. Tout d’abord, le capitalisme en est une très importante puisque la Davie est un bon exemple de la propriété privée des moyens de production. De plus, les multiples propriétaires avaient pour but de faire du profit. Ainsi, il va sans dire que de bonnes conditions de travail pour les employés ne sont pas forcément les priorités des employeurs qui souhaitent plutôt réduire leurs coûts et augmenter leurs bénéfices. D’où la pertinence, selon nous, d’un syndicat pour défendre les intérêts des travailleurs... On peut également évoquer le néolibéralisme comme force d’inertie. En effet, il s’agit de l’idéologie politique dominante présentement au Québec. Ainsi, cette manière de concevoir, entre autres, le rôle de l’État implique que ce dernier laisse, le plus possible, libre cours au marché et à la concurrence. Ce ne serait donc pas dans son optique de nationaliser la compagnie maritime par exemple. Ensuite, la mondialisation est également une force qu’il ne faut pas négliger. Ainsi, la Davie doit avoir des prix concurrentiels si elle veut obtenir le plus de contrats possible de la part d’acheteurs à l’extérieur du Canada. Cela est causé par la présence de chantiers navals partout à travers le monde. D’ailleurs, il y en a déjà trois sur le territoire canadien dont un à Halifax et un à Vancouver. Cependant, la Davie demeure le plus important chantier maritime au Canada.

Le chantier,  vue aérienne - Cliquez sur la photo pour être redirigé sur le site d'où elle provient

 

 

LES RÉSULTATS OBTENUS

 

Les travailleurs du Chantier naval de Lauzon ont réussi à obtenir plusieurs gains tout au long de l’histoire de leur syndicat. En voici quelques exemples : en 1952, ils ont réussi à augmenter leur salaire de 25 cents de l’heure; en 1958, les travailleurs se sont vus reconnaître leur ancienneté et, en 1988, le chantier a obtenu un important contrat de la part du gouvernement fédéral. Bien évidemment, plusieurs autres gains ont été obtenus au courant des dernières années et nous croyons que l’activité du syndicat y est pour beaucoup.

Cale sèche - Cliquez sur la photo pour être redirigé sur le site d'où elle provient.

 

Par contre, malgré la présence du syndicat, malgré les nombreuses grèves et malgré les milliers de signatures lors des diverses pétitions, les emplois au chantier sont toujours instables. En effet, les travailleurs ont récemment vécu plusieurs mises à pied, faute de contrats. Entre 2001 et 2010, il y a eu 3 mises à pied majeures et en dépit du fait que le chantier a déjà employé plus de 3000 travailleurs, seulement 800 y œuvrent à l’heure actuelle. 


 

Le mouvement ouvrier et syndical présent à la Davie a donc connu ses heures de gloire et obtenu des gains importants, mais aucun d’entre eux n’est réellement acquis. Malgré des salaires plus élevés et l’amélioration des conditions de travail au chantier, il reste encore beaucoup à faire pour offrir un emploi stable aux travailleurs.


 

LE FAÇONNEMENT DU TERRITOIRE

 

 

LE MOUVEMENT OUVRIER

Le mouvement ouvrier de la Davie a eu un impact considérable sur le quartier dans lequel le chantier est installé. D’ailleurs, la ville de Lauzon semblait construite autour du chantier et les gens venaient de loin pour s’y s’établir. En effet, plusieurs familles de petits villages éloignés se sont exilées pour venir habiter à Lauzon, car c’était un endroit où les gens pouvaient trouver du travail. De plus, puisque plusieurs travailleurs venaient de l’extérieur de la ville, ceux-ci louaient des chambres aux résidents. Cela permettait donc aux familles du coin d'avoir des revenus supplémentaires et de faire rouler l’économie du quartier. C’était de même pour les matelots qui travaillaient sur les navires en réparation au chantier naval. Les familles les accueillaient au grand bonheur des jeunes filles du quartier!


Il y a plusieurs années, quand le chantier était en pleine expansion, la rue Saint-Joseph sur laquelle le chantier se trouve était une artère principale où on pouvait retrouver plusieurs épiceries, des petits restaurants, des bars, des dépanneurs ainsi qu’une boucherie et une boulangerie. Le chantier était un point central dans le quartier : il y rythmait la vie. En effet, une sirène se faisait entendre à chaque fin de quart de travail. En outre, la plupart des travailleurs se retrouvaient dans les petits restaurants et les bars du coin après leur journée de labeur. Il y avait ainsi beaucoup de vie dans les rues de Lauzon.


Le chantier a également façonné la culture du quartier. En effet, lorsque les travailleurs avaient terminé la construction d’un bateau, ils annonçaient le lancement de ce dernier dans le journal et de nombreux citoyens venaient y assister. Aux dires d’une citoyenne de Lauzon, c’était un moment magique où tout le monde se rencontrait et où on pouvait lire la fierté dans les yeux des travailleurs du chantier. D’ailleurs, plusieurs histoires mythiques se sont formées autour de ces évènements.


Dans ces années, la vie du quartier dépendait de la Davie. En effet, le chantier rythmait la vie, l’économie et le bien-être des familles. De plus, les travailleurs, leurs familles ou les commerçants environnants avaient un sentiment d’appartenance incomparable envers le chantier.


Quelques années passèrent et la vie au chantier se faisait difficile. À la suite de plusieurs mises à pied, l’économie était difficile dans le quartier et plusieurs commerçants ont dû fermer leurs boutiques. Aujourd’hui, la rue Saint-Joseph et ses environs ne sont qu’une ombre de ce qu’ils étaient avant. Il n’y plus autant de vie qu’auparavant, aux dires d’une citoyenne. Les logements sont vieux et certains sont même délabrés. On pourrait même dire que c’est l’un des quartiers (Desjardins) les plus pauvres de la ville de Lévis: «Les données sur le faible revenu présentent de grandes disparités selon les arrondissements : en 2001, 18,7% de la population de Desjardins sont considérés à faible revenu, contre 12,7% dans Chutes-de-la-Chaudière-Est et 9,1% dans Chutes-de-la-Chaudière-Ouest» (Centraide Québec et Chaudière-Appalaches). De plus, plusieurs problèmes persistent, tels que ceux de la pauvreté et de la consommation de drogues.

 

Bref, nous ne pouvons quand même pas dire que la diminution des emplois et du sentiment d’appartenance à la Davie est directement lié à plusieurs problèmes sociaux vécus dans ce quartier, mais nous pensons que plusieurs liens sont à faire. Ainsi, la diminution de la vitalité du quartier aurait eu une incidence négative sur celui-ci. Selon nous, c’est donc la façon dont le mouvement ouvrier a pu, directement et indirectement, façonner la région.

 

 

LE MOUVEMENT SYNDICAL


Dans le contexte historique, nous avons abordé le fait que les syndicats ont permis des avancées dans le milieu du travail en réglementant le travail des enfants, en réduisant les heures de travail, en s’assurant de la sécurité et de la santé des employés, etc. Il va sans dire que le syndicalisme au chantier s’inscrit dans le mouvement syndical québécois dans son ensemble. Ainsi, les ouvriers qui ont œuvré pendant de nombreuses années au chantier pourraient sans doute témoigner des avancées dans leurs conditions de travail grâce aux gains obtenus par le syndicat. Ils mentionneraient certainement la réduction de leurs heures de travail, l’augmentation de leur salaire et l’augmentation des mesures pour assurer la sécurité de tous les employés du chantier naval.

 

On peut également se questionner sur l’effet de la mobilisation des employés et des membres du syndicat dans le quartier lors des diverses manifestations, marches et lors du piquetage à l’entrée du chantier. En effet, cette visibilité a sans doute fait jaser les citoyens de Lauzon et les a certainement conscientisés à l’égard du syndicalisme, qu’ils soient pour ou contre celui-ci. Certains devaient y voir une forme de résistance contre l’exploitation des grands propriétaires de l’entreprise, d’autres un moyen de défendre les droits des travailleurs. D’un autre côté, certains devaient percevoir le syndicat comme une «entreprise» en soi qui fait du profit grâce aux cotisations des employés.


Nous croyons que le façonnement créé par le syndicat n’est pas nécessairement mesurable comme tel. Nous l’aborderons donc sous forme d’hypothèses. Malgré le fait que l’arrivée du syndicat ait été critiquée par plusieurs, est-ce que le chantier de la Davie serait le même aujourd’hui sans les pressions que le syndicat a faites durant les soixante dernières années ? Ou plutôt, est-ce que le chantier de la Davie serait toujours opérationnel ? Est-ce que le territoire se serait développé autrement si le syndicat avait fait des choix différents ? Est-ce qu’il serait différent s’il n’y avait pas eu de syndicat du tout ?

Manifestation - Repéré dans: Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon. (1984). 35 ans de lutte au chantier. Montréal, Québec : CSN.

 

 

 

CONCLUSION

 

 

 En somme, le mouvement ouvrier et syndical entourant le plus important chantier naval canadien, celui de la Davie, raconte une histoire fort intéressante. En effet, le contexte particulier de l’industrie navale, avec ses hauts et ses bas, dresse le portrait des luttes continuelles des ouvriers pour la reconnaissance de leur ancienneté et de leur expertise, pour l’obtention de contrats, lors du renouvellement de leur convention collective ou lors des nombreuses mises à pied qui ont ponctué l’histoire du chantier maritime. Quoi que l’on puisse en dire, il est clair que les employés de la Davie sont un bel exemple de solidarité lors des nombreuses batailles livrées au fil des ans. En espérant que ce site vous ait permis de réfléchir à propos de la place que doivent prendre les syndicats dans les entreprises québécoises…

 

 

 

MÉDIAGRAPHIE

Articles de Journaux :

-   Couture, P. (2013, 25 octobre). Chantier Davie : un premier navire en 15 ans. Le Soleil. Repéré à http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201310/25/01-4703846-chantier-davie-un-premier-navire-en-15-ans.php
-    Duquet, P. (2010, 25 février). Vidéo: Davie annonce la mise à pied de 1600 employés. Le Peuple de Lévis. Repéré à http://www.lepeuplelevis.ca/2010/02/25/video-davie-annonce-la-mise-a-pied-de-1-600-employes

-   Duquet, P. (2014, 20 novembre). Une tempête dans un verre d’eau. Le Peuple de Lévis.  Repéré à http://www.lepeuplelevis.ca/2014/11/20/une-tempete-dans-un-verre-deau---gaetan-sergerie

-    Duquet, P. (2015, 7 janvier). Le chantier Davie semble être sur une bonne lancée pour  2015. Le Peuple de Lévis. Repéré à http://www.lepeuplelevis.ca/2015/01/07/le-chantier-davie-semble-sur-une-bonne-lancee-pour-2015

-    Dutrisac, R. (2011, 19 mai). Contrats totalisant 35 milliards du gouvernement fédéral - Chantiers Davie sera sur les rangs. Le Devoir. Repéré à http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/323593/contrats-totalisant-35-milliards-du-gouvernement-federal-chantiers-davie-sera-sur-les-rangs

-    La Presse canadienne. (2011, 6 octobre). Contrats fédéraux – La CSN tente de mobiliser les élus et la population derrière Davie. Le Devoir. Repéré à http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/332988/contrats-federaux-la-csn-tente-de-mobiliser-les-elus-et-la-population-derriere-davie

-   Journal de Montréal. (2014, 16 novembre). Loi 101:l’anglais domine sur le chantier Davie. Le Journal de Montréal. Repéré à http://www.journaldemontreal.com/2014/11/16/langlais-domine-sur-le-chantier-davie

-   Journal de Québec. (2015, 19 mars). Nouveaux traversiers: des défis pour la Chantier Davie. Le Journal de Québec. Repéré à http://www.journaldequebec.com/2015/03/19/nouveaux-traversiers-des-defis-pour-le-chantier-davie

-   La Presse canadienne. (2011, 5 octobre). Contrats fédéraux- le chantier Davie lance un appel à la mobilisation. Le Devoir. Repéré à http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/general/contrats-federaux-le-chantier-davie-lance-un-appel-a-la-mobilisation/535779


Document distribué dans le cours :

-   Gélineau, L. (2015). Les mouvements ouvriers et syndicaux. Document distribué dans le cours SCH1614 – Forces et mouvements sociaux au Québec, UQAR.

 

Documents en ligne :

-  Centraide Québec et Chaudière-Appalaches (2010, août). Profil régional: Ville de Lévis. Repéré à http://www.centraide-quebec.com/boite-a-outils/docs/2010/region/VILLE%20de%20Levis.pdf

- Confédération des syndicats nationaux. (2011, 5 octobre). Appel à la mobilisation pour le chantier  naval de Lévis. Repéré à http://www.csn.qc.ca/web/csn/communique/-/ap/comm05-10-11b

-  Conseil central de Québec- Chaudière-Appalaches (2014, 2 avril). Le mutisme des candidates et des candidats sur l’essor du Chantier Davie inquiète. Repéré à http://www.csn.qc.ca/web/csn/communique/-/ap/COMM2014-04-02?p_p_state=maximized

-  Godbout N, J. (2014, 31 mai). NGCC Diefenbaker: incompréhension et colère du syndicat de la Davie devant le refus d’Ottawa. Repéré à http://www.45enord.ca/2014/05/ngcc-diefenbaker-incomprehension-et-colere-du-syndicat-de-la-davie-devant-le-refus-dottawa/

-  Perspective CSN (2010, mars). Chantier naval Davie à Lévis: des hommes de fer. Repéré à http://www.csn.qc.ca/c/document_library/get_file?uuid=f5d70238-6732-4677-b5b9-4bcf04ce7433&groupId=13943

    -  Tremblay, M. (2000). Récit de la mobilisation syndicale de la Dominion Bridge. Université du Québec à Montréal. Repéré à http://www.omd.uqam.ca/publications/telechargements/DB4.pdf


Entrevues :

-   Anonyme. (2015, 3 février). Entrevue avec une citoyenne de Lauzon (Lévis). Lévis, Québec.

-   Pépin, R. (2015, 23 janvier). Entrevue avec un ex-travailleur de la Davie de 1989 à 1993. Saint-Raymond, Québec.

-   Sergerie, G. (2015, 27 janvier). Entrevue avec le directeur du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon Inc. Lévis, Québec.


Livres:

-   Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon. (1984).  35 ans de lutte au Chantier - 1949-1984. Montréal, Québec : CSN. 

-   Syndicat des Travailleurs du Chantier Naval de Lauzon. (1999). 50 ans de solidarité. Montréal, Québec : CSN.

 

Matériel audio-visuel :

-    Le Soleil. (2013, 25 octobre). Chantier Davie : un premier navire en 15 ans. [Vidéo en ligne]. Repérée à http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201310/25/01-4703846-chantier-davie-un-premier-navire-en-15-ans.php

-    Radio-Canada. (2014, 30 mai). Brise-glace : Le Syndicat de la Davie refuse de lâcher prise. [Vidéo en ligne]. Repérée à http://ici.radio-canada.ca/regions/quebec/2014/05/30/004-brise-glace-davie-syndicat-diefenbaker-refus-federal.shtml

-    Youtube. (2013, 1er novembre). La Davie, Le téléjournal CBTV. [Vidéo en ligne]. Repérée à https://www.youtube.com/watch?v=Y6VY7tO9dyk

 

Sites Internet :

-    Confédération des Syndicats Nationaux (CSN). (s.d.) Bienvenue à la CSN. Repéré à http://www.csn.qc.ca/web/csn/menu_accueil

-    Culture et communications Québec (2013). Répertoire du patrimoine culturel du Québec – Chantier maritime Davie. Repéré à http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=105868&type=bien#.VMKDpXsYfDd

-    Davie (2013). Davie. Repéré à http://www.davie.ca/fr/

-    Lowery, R. (Année inconnue). Federal Monarch. Repéré à https://sitt.wordpress.com/2011/02/12/quel-avenir-pour-le-mouvement-syndical-quebecois/

-    Roc, J.-C. (2011). Quel avenir pour le mouvement syndical québécois. Repéré à http://mypage.direct.ca/l/lowery/davie.htm

-    Ville de Lévis (2009-2015). Ville de Lévis, le vieux chantier maritime A.C. Davie. Repéré à http://www.acdavie.com/fr/accueil