Le mouvement de grève des CPE en Chaudière-Appalaches - 2017

Par Alycia Martel, Ariane Nadeau et Marie-Pierre Gauthier

(Nadeau, 2017)
(Nadeau, 2017)

Contexte historique

Les Centres de la petite enfance ont été créés en 1997 par Pauline Marois qui était lors la ministre de l’Éducation. Les couts étaient fixés à 5 dollars par jour par enfants et on le qualifiait de « guichet unique où les parents et les enfants ont accès à une gamme complète de services de première ligne » (Association québécoise des CPE, 2018).

 

En 2003, on observe que certains CPE accumulent beaucoup d'argent, une règle empêchant les CPE d'accumuler des surplus de plus de 25% de leur subvention du gouvernement est donc instaurée. Cela a eu un premier effet de frustration chez l'Association québécoise des CPE, car on dit que ces surplus étaient utilisés pour les rénovations et pour améliorer les services. Les sommes récupérées par le gouvernement grâce à la mesure étaient alors estimées à 25 millions lors de la première année, ce qui a permis de créer de nouvelles places dans ces centres (Chouinard, 2003).

 

Les CPE ont été très populaires auprès de la population, rapidement, les places disponibles se sont faites de plus en plus rares. Pour remédier à cette situation, contrairement à augmenter les places disponibles dans ces centres, ce qui aurait été plus coûteux pour le gouvernement, il décide d'augmenter les tarifs à 7 dollars par jour par enfants (Université du Québec, 2017). Ainsi, on peut remarquer les tendances du gouvernement libéral à vouloir diminuer les dépenses de l’État en favorisant le secteur privé. En augmentant les frais de grade de CPE, ceux-ci perdent de leurs attraits et plusieurs parents se retournent effectivement vers d’autres alternatives.

 

En 2008, une nouvelle mesure est adoptée, elle consiste en une augmentation des crédits d’impôt alloués aux dépenses faites en frais de garde. Cette mesure finance donc indirectement les services de garde privés non subventionnés. Cela a eu pour résultat de faire passer le nombre de places dans ce type de garderie de 4751 à 61 400 entre 2008 et 2015 alors que les CPE ont eu une augmentation trois fois moindre (Association québécoise des CPE, 2018).

 

Au fils de tous ces changements, ce que l’on peut observer est une baisse du financement des CPE et une augmentation de celui des garderies privées subventionnées et des services de garde en milieu familial et que les parents paient plus cher pour faire garder leurs enfants (Institut de recherche et d’informations socioéconomiques, 2016).

 

Depuis le 31 mars 2015, les travailleuses et travailleurs en CPE n’ont plus de convention collective et sont en processus de négociation. N’étant pas capables d’arriver à une entente entre le syndicat et le gouvernement et désirant exercer leur important rapport de force, les travailleurs de CPE font encore des grèves pour manifester leur mécontentement.


Le néolibéralisme : une force en présence

Il est possible de dire que la force est présence en lien avec le mouvement des grèves des CPE en Chaudières-Appalaches est le néolibéralisme. En effet, cette philosophie politique « considère comme indésirable l'intervention de l'État dans l'économie et la société. Cette philosophie s'appuie sur une théorie économique selon laquelle les mécanismes du marché, laissés entièrement libres, mènent au plus haut niveau d'efficacité et de richesse » (CSQ, 2017). En d’autres mots, l’intervention de l’État doit être minimale pour éviter de nuire à l’efficacité du marché. Pour ce faire, le gouvernement doit privatiser les entreprises publiques pour favoriser la concurrence dans les services qui sont offerts à la population (CSQ, 2017).

 

De plus, le néolibéralisme s’oppose aux réglementations et aux lois qui ont pour but de protéger les travailleurs, les travailleuses et l’environnement puisque celles-ci sont considérées comme des «contraintes qui viennent handicaper l'initiative et les choix de divers acteurs économiques» (CSQ, 2017). Il s’oppose également à tout ce qui constitue des barrières pour les échanges internationaux (CSQ, 2017).

 

En résumé, le néolibéralisme s’oppose aux interventions de l’État dans la sphère économique, est en faveur du libre-échange, de la privatisation et de la croissance des entreprises par l’exportation et forme généralement un cocktail explosif sur le plan des inégalités et des injustices socio-économiques (Deshaies, 2018).

 

C’est donc dans cette optique néolibérale que s’est inscrite l’augmentation des tarifs à 7$ par jour par enfant, la baisse des financements ainsi que les compressions budgétaires dans les CPE. À cet égard, les CPE ont été victimes des coupures budgétaires de 100 millions en 2014, 74 millions en 2015 et de 120 millions en 2016. Suite à ces compressions, plusieurs éducateurs et éducatrices de la petite enfance ont perdu leur emploi, les conditions de travail dépérissent peu à peu et la qualité des services offerts aux enfants est grandement remise en question (Radio-Canada, 2015).

 

Bref, le fait de favoriser le secteur privé, d’effectuer des coupures budgétaires majeures et de délaisser le secteur public s’inscrit parfaitement dans l’idéologie néolibérale qui prend d’assaut notre société depuis maintenant plusieurs années.  


Quelques concepts-clés

Pour mieux comprendre le travail en CPE

Le bien public

Le bien public est caractérisé par une non-exclusion et une absence de rivalité. Un bien est non-exclusif si autrui ne peut être exclu des effets du bien lui-même. Un bien est non-rival en la consommation si l’utilisation ou la satisfaction retirée du bien par une personne ne réduit pas la capacité d’autrui à utiliser le bien (Salies, Kiesling & Giberson, 2007).

 

 

Quelques exemples de services offerts à la population qui relèvent du bien public sont l’éclairage des lieux publics comme les autoroutes, la défense nationale et les ondes radio. En effet, pour chacun de ces exemples, il est impossible de s’en approprier une partie et l’utilisation qu’une personne en fait ne réduit pas la possibilité des autres personnes à profiter de la ressource.

Le bien commun

Quelques définitions

« Le bien commun le plus précieux, c’est le fait d’agir en commun pour dépasser ensemble ce qui fait obstacle au progrès de tous et l’épanouissement de chacun » (David, 2004).  

« C’est l’ensemble des valeurs, règles et institutions qu’une société se donne pour assurer le bien-être de toutes et tous » (Fournier, 2017).

« Le bien commun permet de lutter contre l’exclusion et retisser les liens sociaux brisés. Il nous appelle à avoir le sens de l’autre » (Fournier, 2017).

Françoise David (Radio-Canada, 2014)
Françoise David (Radio-Canada, 2014)

Quelques principes fondamentaux du bien commun selon le livre « Bien commun recherché : une option citoyenne » de Françoise David

 

  • L’égalité des droits et des chances
  • Une juste répartition de la richesse entre les individus et entre les peuples
  • Le respect des libertés individuelles et collectives reconnues dans les chartes, déclarations et conventions universelles
  • Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
  • La lutte contre le sexisme, contre le racisme et contre toute forme de discrimination
  • Un développement axé d’abord sur la satisfaction des besoins essentiels pour toute l’humanité et qui tiennent en compte la fragilité écologique de la planète 

Les revendications des éducateurs et éducatrices en CPE

(La Presse Canadienne, 2017)
(La Presse Canadienne, 2017)

Derrière les nombreuses grèves qui se sont déroulées et qui se déroulent actuellement à travers l’ensemble du Québec se cachent des revendications et des visées. Avant toute chose, il est important de comprendre que celles-ci varient avec fonctions des CPE et ne s’adressent pas à l’entièreté de ceux-ci. Sommes toutes, elles constituent des éléments qui touchent de nombreuses garderies subventionnées et elles se situent au cœur des grèves (Fournier, 2018). 

 

En effet, ne pas augmenter l’âge de la retraite de 1 an, c’est-à-dire passer l’âge de la retraite de 60 à 61 ans et ne pas augmenter le ratio d’éducateurs/trices par enfants sont deux revendications sur lesquels les syndicats ainsi que l’association patronale nationale des CPE n’arrivent pas à s’entendre pour conclure la convention collective des travailleurs et des travailleuses (Radio-Canada, 2017c). La hausse des salaires constitue également un élément de revendication chez les éducateurs et les éducatrices de la petite enfance. En effet, le salaire moyen est d'environ 34 000 $ par année ou 18$ par heure. Un débutant ou une débutante aura une rémunération d'environ 24 000 $ par années alors que les plus expérimentés gagnent jusqu'à 49 000 $ par année (Neuvoo, 2018). 

 

Dans certains CPE, les pauses ne sont pas rémunérées alors que d’autres elles le sont. Certains CPE qui n’ont pas ce privilège désirent donc avoir les mêmes droits que les autres. Les heures allouées à la préparation pédagogique ainsi que la question des éducatrices spécialisées pour les enfants ayant des difficultés constituent également des éléments de revendications pour certains CPE (Lévesque, 2017). 

 

Comment mentionné ci-dessous, les conditions varient d’un CPE à l’autre. Les disparités régionales constituent donc un élément important qui se situe au centre des revendications. À cet égard, il y a aussi des disparités en lien avec les régions plus éloignées (Lévesque, 2017).  En effet, les régions sont présentement victimes de dévitalisation, on assiste à une diminution de la population en général et on assiste au départ des jeunes quittent vers les milieux urbains. Les services ne restent pas sans égratignures vis-à-vis cette dévitalisation (Bouchard, 2013). Pour ce qui est des services en lien avec les CPE, les formations pour devenir éducateurs ou éducatrices à la petite enfance se font de plus en plus rares tout comme le nombre d’éducateurs et d’éducatrices (Fournier, 2018).

 

De plus deux enjeux majeurs sont au cœur de ces revendications : la qualité des services offerts aux enfants ainsi que les conditions de travail des éducateurs et des éducatrices. En diminuant le ratio de travailleurs et des travailleuses pour le nombre d’enfants, les conditions de travail de ces derniers sont directement atteintes. De plus, le fait de devoir composer avec un nombre plus élevé d’enfants a un impact direct sur la qualité des services offerts à ces bambins. Les pauses rémunérées ainsi que le temps alloué sont aussi des éléments importants qui permettent aux éducateurs et aux éducatrices d’offrir de bons services aux enfants. À cet égard, Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) a mentionné :

 

De par la nature de leur emploi, ces femmes ont une patience extraordinaire. Cependant, la patience a des limites en ce qui a trait à leurs conditions de travail, leurs salaires et la consolidation des CPE. Si le gouvernement pense qu’il peut faire n’importe quoi, il se trompe royalement. Par leurs revendications, ces travailleuses veulent clairement assurer un niveau de service adéquat ainsi que la pérennité du réseau des centres de la petite enfance, un réseau fiable et mondialement réputé dont s’est dotée la population du Québec il y a vingt ans, dans le but d’assurer des services de garde éducatifs de qualité pour nos enfants (FSSS, s.d).


Les acteurs importants

Bien évidemment, les éducateurs et les éducatrices de la petite enfance sont des acteurs qui se situent au centre de ces grèves. Cependant, ils sont appuyés par le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN). En effet, le Syndicat :

 

regroupe plus de 1500 membres dans 58 CPE de la région. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ainsi qu'au conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN). La CSN regroupe pour sa part quelques 300 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d'activités tant publics que privés (FSSS, s.d.).

 

De l'autre côté se trouve le gouvernement ainsi que l'Association patronale nationale des CPE qui prône davantage des intérêts économiques tels que réduire les coûts associés au personnel et augmenter les revenus du CPE. Leurs intérêts sont davantage en continuité avec les idées néolibérales qui les principes du bien commun.

Louise Labrie (CFIM, 2017)
Louise Labrie (CFIM, 2017)

Louise Labrie fut aussi un acteur majeur durant cette lutte. Madame Labrie est la présidente du syndicat et porte-parole du comité national de négociation des CPE.

 

Cliquez ici pour visionner l'entrevue de Louise Labrie à TVA le 29 octobre 2017.

Plusieurs parents se sont également impliqués dans la grève. En effet, certains comme Audrey Santerre-Crête et Nicolas Bureau soutiennent appuient les revendications des travailleurs et des travailleurs des CPE (Radio-Canada, 2017c). 

 

« Dans le fond, ce que les éducatrices demandent, à mon sens, c’est de pouvoir mieux stimuler mon enfant, de pouvoir être de meilleures éducatrices, et je vois difficilement comment on pourrait refuser ».  - Audrey Santerre-Crête

 

 « Ils éduquent nos enfants, ils méritent au moins le double ou le triple du salaire qu'ils réclament. Ils sont assez modestes dans leurs revendications. C'est eux qui font ma job à longueur de semaine ».

- Nicolas Bureau  


Une vue d'ensemble sur la situation

En 2017, cela faisait déjà plus de 2 ans que les travailleurs et travailleuses des CPE étaient sans contrat de travail, leur convention collective était échue depuis le 31 mars 2015. Après une trentaine de rencontres de négociation, les travailleurs et travailleuses en CPE et le gouvernement ont réussi à s’entendre seulement sur les matières non monétaires (Radio-Canada, 2017a).

Les moyens utilisés

C’est suite à ce mécontentement que et pour arriver à obtenir ce qu’ils revendiquent depuis longtemps qu’ils ont décidé de mettre de la pression sur le gouvernement pour régler les questions monétaires de leur prochaine convention collective. Les 11 000 travailleurs et travailleuses en CPE ont voté à près de 96 % en faveur d’une grève. Ce vote leur donne alors la chance d’utiliser, au moment qu’ils le veulent, une banque de six journées de grève (Radio-Canada, 2017a).

Voici une vidéo qui illustre bien la situation suite au vote en faveur de la grève.

C’est la première fois depuis que leur contrat de travail est échu que les travailleurs et travailleurs font pression sur le gouvernement et font entendre leur voix sur la place publique. Louise Labrie mentionnait lors de cette négociation que, « à la suite de la première journée, on verra s'il y a un déblocage dans les négociations. Sinon, on va regarder comment utiliser les prochaines journées de grève » (Le Journal de Montréal, 2017). C'est alors le moyen de pression qu'ils ont décidé d'utiliser pour faire changer les choses.

 

Le 30 octobre 2017, journée de grève, les travailleuses de la CSN ont dévalé les rues de Québec pour se rendre au ministère de la Famille. Lors de cette journée, 11 000 travailleurs et travailleuses sont en grève dans plus de 400 CPE à travers le Québec dont 55 dans la région de Québec-Chaudière-Appalaches (Soucy, s.d.). La porte-parole, Louise Labrie, présente sur les lieux, affirme que: 

 

Pour les travailleuses, faire la grève est un recours ultime [...]. Ce n'est pas de gaieté de coeur qu'on la fait. Ça dérange les parents, les enfants et nous, nous perdons une journée de salaire. On aimerait mieux travailler, être auprès des enfants, mais l'intransigeance du gouvernement nous force à faire la grève pour éviter une plus grande dégradation de nos conditions de travail et d'exercice, parce que c'est de ça qu'on parle: empêcher les reculs (Soucy, s.d.). 

Les résultats obtenus

Les détails de l’entente de principe faite entre le comité de négociation des travailleurs et travailleuses des Centres de la petite enfance qui sont membres de la FSSS-CSN et le ministère de la Famille n’ont pas été rendus publics. Il est alors impossible pour nous de connaître exactement ce qui a été conclut. Cependant, la grève dans les CPE a été évitée de justesse ce qui fut une bonne nouvelle pour les familles du Québec (Radio-Canada, 2017b).

 

De plus, plusieurs CPE à travers la province ont été inspirés par leurs démarches. Encore aujourd'hui, en 2018, des journées de grèves sont organisées suivies de manifestations par les CPE qui sont toujours sans convention collective depuis 2015. Le 18 avril 2018, « environ 2000 travailleuses de Montréal, de Laval, de l'Estrie et du Centre-du-Québec convergeront, dès 10h30, vers le CPE La pleine Lune, qui est dirigé par la présidente de l'Association patronale nationale des CPE (APCPE), Any Sanders » (Le Journal de Montréal, 2018). 


Au nom de...

  • L’égalité
  • L’équité
  • L'universalité
  • L'accessibilité aux services
  • La solidarité
  • L’entraide
  • La sécurité sociale et familiale
  • La justice sociale
  • Bien commun    
(Salem, 2016)
(Salem, 2016)


Rattachement aux mouvements sociaux en lien avec le bien public

Premièrement, pour bien comprendre comment les revendications des travailleurs et travailleuses de la petite enfance s'inscrivent dans un mouvement en lien avec le bien public, il est important de bien comprendre ce qu'est un mouvement social et ce que sont les services publics.

 

En effet, les mouvements sociaux peuvent être définis de plusieurs façons. Neveu (2015) apporte l'idée que les mouvements sociaux sont une action qui prend place autour d'une cause en particulier et qui se symbolise par des « entreprises collectives visant à établir un nouvel ordre de vie. » (Neveu, 2015, p.9). Ce nouvel ordre de vie peut être en réaction à des changements ou encore à lutter pour obtenir des changements. De plus, les transformations observées peuvent être à très grande échelle ou encore seulement être observables dans un milieu plus local (Neveu, 2015). 

 

Les services publics, quant à eux, sont « toute activité d'une collectivité publique visant à satisfaire un besoin d'intérêt général. » (Gélineau, 2018). L'éducation, la santé, l'aide sociale et l'énergie en sont quelques exemples. Les visées des mouvements sociaux autour du bien public reposent souvent sur l'universalité, la gratuité, les services publics soutenus par le gouvernement, la solidarité et une sur une vision intégrée et globale (Gélineau, 2018).

 

Pour ce qui est de l'étude de cas que nous vous avons présenté plus haut, il est possible de la rattacher aux mouvements sociaux en lien avec le bien public puisque, effectivement, les travailleurs et travailleuses se sont mobilisés et ont utilisé un moyen de pression telle la grève pour se faire entendre dans le but d'obtenir un changement social majeur. Cette action s'inscrit alors dans la définition des mouvements sociaux. En revendiquant de meilleures conditions de travail, les éducateurs et éducatrices de la petite enfance demandent au gouvernement de les aider à offrir de meilleurs services pour tous. De plus, ils misent sur une meilleure éducation des enfants, ce qui rejoint l'un des points principaux des services publics.  


Comment le mouvement de grève des CPE en Chaudière-Appalaches contribue au façonnement du territoire ?

Les mouvements de grèves qui ont lieu en Chaudière-Appalaches ont contribué à façonner ce territoire par la mobilisation des acteurs et leurs impacts sur la préservation des biens publics comme le réseau des centres de la petite enfance.

 

Comme nous avons pu le voir précédemment, le financement des CPE a beaucoup changé depuis leur création en 1997. En effet, la montée de l'idéologie néolibérale fait en sorte que les gouvernements adoptent des mesures qui incitent les parents à se tourner vers les garderies privées afin de réduire les dépenses de l'État en lien avec les services de garde publics. La mobilisation des éducatrices a permis de conscientiser les parents face à leurs conditions de travail et leurs impacts sur les services qu'elles sont aptes à offrir à leurs enfants. Beaucoup de parents ont donc allié leurs forces à celles de travailleurs en CPE lors de manifestations afin de montrer leur désaccord face aux mesures de coupes budgétaires du gouvernement mettant en péril ces établissements. 

 

Bien que le nombre d'établissements et de places disponibles dans les services de garde en milieu privé ait beaucoup augmenté depuis les dernières années, les CPE sont toujours en place pour offrir des services éducatifs professionnels aux enfants qui luttent pour leur cause. Ils participent donc à offrir une plus grande égalité des chances aux enfants qui les fréquentent et donc à créer une société plus équitable.


Liste des références

Association Québécoise des CPE. (2018). Historique. Repéré à https://www.aqcpe.com/historique/

 

Bouchard, R. (2013). Y a-t-il un avenir pour les régions. Montréal, Québec : Écosociété.

 

Centrale des syndicats du Québec. (2017). Le néolibéralisme : Qu'est-ce que c'est ? Repéré à http://www.lacsq.org/nc/dossiers/services-publics/nouvelle/news/le-neoliberalisme-quest-ce-que-cest/

 

CFIM. (2017). Les syndiqués des CPE de l'archipel votent en faveur d'un mandat de grève [image]. Repéré à http://cfim.ca/syndiques-cpe-de-larchipel-votent-faveur-dun-mandat-de-greve/

 

Chouinard, T. (2003). Centres de la petite enfance - Québec récupère 25 millions. Repéré àhttps://www.ledevoir.com/politique/quebec/38902/centres-de-la-petite-enfance-quebec-recupere-25-millions

 

David, F. (2004). Bien commun recherché: une option citoyenne. Montréal, Québec : Écosociété.

 

Fournier, P. (2017). SCH1614 – TSO1303. [Présentation PowerPoint]. Repéré à https://portail.uqar.ca

 

Fournier, E. (2018, 20  mars). Entrevue  téléphonique avec la représentante syndicale du CPE le petit train. Lévis, Québec.

 

Gélineau, L. (2018). SCH1614 – Les mouvements liés aux services publics. [Présentation PowerPoint]. Repéré à https://portail.uqar.ca 

 

Institut de recherche et d’informations socioéconomiques. (2016). Les services de garde au Québec : champ libre au privé. Repéré à http://iris-recherche.s3.amazonaws.com/uploads/publication/file/Services_de_garde_WEB.pdf

 

La Presse Canadienne. (2017). Entente avec les CPE; la grève est annulée  [image].  Repéré à http://985fm.ca/nouvelles/politique/54563

 

Le Journal de Montréal. (2017). « Appelez au bureau du ministre », lance le syndicat. Repéré à http://www.journaldemontreal.com/2017/10/29/pres-de-400-cpe-en-greve-lundi-21-000-enfants-touches

 

Le Journal de Montréal. (2018). Deux jours de grève dans 61 CPE de Montréal et Laval. Repéré à http://www.journaldemontreal.com/2018/04/18/deux-jours-de-greve-dans-61-cpe-de-montreal-et-laval

 

Lévesque, G. (2017, 30 octobre) . Grève dans les CPE, une lutte pour la qualité de l’éducation à la petite enfance. Droit de parole. Repéré à http://www.droitdeparole.org/2017/10/greve-cpe-lutte-qualite-de-leducation-a-petite-enfance/

 

Nadeau, J.-F. (2017). Les éducatrices des CPE manifestent à Québec. [image]. Repéré à https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1064252/manifestation-educatrices-negociations-cpe-quebec

 

Neveu, É. (2015). Sociologie des mouvements sociaux. Paris: Éditions la Découverte. 

 

Nevoo. (2018). Salaire éducatrice enfance, Québec. Repéré à https://neuvoo.ca/salaire/educatrice-enfance/quebec/

 

Radio-Canada. (2014). Un mandat de grève pour des CPE de Québec-Chaudière-Appalaches. Repéré à https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1056343/un-mandat-de-greve-pour-des-cpe-de-quebec-chaudiere-appalaches

 

Radio-Canada. (2015). Les compressions de 120 M$ dans les CPE font craindre des pertes d'emplois. Repéré à https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/751961/compressions-cpe-garderie-gouvernement-subvention-opposition

 

Radio-Canada. (2017a). Qui est Françoise David? [image]. Repéré à https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/656205/francoise-david-qs-biographie

 

Radio-Canada. (2017b). Grève évitée dans les CPE. Repéré à https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1065811/garderie-greve-cpe-annulee-entente-principe

 

 Radio-Canada. (2017c). Les éducatrices des CPE manifestent à Québec . Repéré à https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1064252/manifestation-educatrices-negociations-cpe-quebec

 

Salem. (2016).  Junior science club [image]. Repéré à http://salemrecreation.org/events/event/junior-science-club/

 

Salies, E., Kiesling, L., & Giberson, M. (2007). L’électricité est-elle un bien public ? Revue de l'OFCE, (101). Repéré à https://www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2007-2-page-399.htm

 

Soucy, J. (s.d.). Les travailleuses de CPE en grève manifestent à Québec. Repéré à http://cmatv.ca/les-travailleuses-de-cpe-en-greve-manifestent-a-quebec-2017-10-30/

 

Université du Québec. (2017). Le casse-tête des services de garde. Repéré à http://www.uquebec.ca/reseau/fr/system/files/Quebec_Science/Enfance/uq_enfanceservice_de_gardes.pdf