Pascale Rodrigue, Stéphanie Massé & Stéphanie Villeneuve

Hiver 2015

Présentation de la municipalité de Lac-Édouard

• Vers 1870, Québec and Lake John Railway tentait de relier le Saguenay-Lac-St-Jean au reste du réseau ferroviaire existant.
• En 1879, des subventions fédérales et provinciales ont permis de réaliser cette liaison.
• 1885: Arrivée du premier train à Lac-Édouard.
• 1886: Construction de la première gare qui porte le nom de "Lake Edward".
• Avec l'arrivée du train, cela rend possible le développement des activités forestières. Ces activités apportent de l'emploi à près de 1000 personnes.
• 1900: Incendie de la première gare. Mise en service de la scierie de Richard Turner. Point de départ des activités de la coupe de bois et de drave.
• 1902 : Un incendie spectaculaire a eu lieu et a rasé une superficie de 3108km². Il a mit fin au travaux et de ce fait amené le départ des entrepreneurs forestiers.
• 1904 : Érection canonique de la paroisse, sous le nom de Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Construction de la première chapelle et de la première école. Le sanatorium voit le jour dans le but de soigner les malades.
• 1909: Ouverture officielle du sanatorium.
• 1914 - 1918 : Sanatorium appartient au gouvernement fédéral. Il l'utilise pour soigner des anciens combattants tuberculeux et gazés de la Grande Guerre.
• 1919: Fermeture et démolition de la scierie de M.Turner.
• 1922: La compagnie Belgo vient s'installer au village.
• 1928: Agrandissement du sanatorium, le nombre de lit est porté à 300.
• 1929: La compagnie Belgo ferme ses portes à cause de la crise économique. Période très difficile pour le village.
• 1930 : Sanatorium passe sous la compétence provinciale. Ouverture du magasin général. Nous pouvons y retrouver de la nourriture, vêtements et quincaillerie. À ce moment, le village compte 18 commerces, le transport ferroviaire étant en plein essor.
• 1936 : Duplessis arrive au pouvoir, Dr. Couillard qui était à la tête du Sanatorium est donc remercié de ses services.
• 1943: Incendie du sanatorium. Fondation de l'Association sportive du Lac-Édouard.
• 1948: Fondation de la Caisse populaire et de la Coopérative d'électricité.
• 1950 : Il y a 150 élèves dans l'école de Lac-Édpouard (jusqu'à la classe de 10e année).
• 1954: Fermeture de l'atelier du Canadien National et perte d'emplois pour les gens du village.
• 1955: Incendie de l'école.
• 1963: Ouverture de la première route carrossable reliant le village au réseau routier provincial.
• 1965 : Une régionalisation des écoles s'effectue, les classes 10 et 11e année sont dirigées à La Tuque.
• 1968 - 1980 : Le sanatorium devient le Centre de réadaptation de Lac-Édouard Inc. (pour les personnes ayant une déficience intellectuelle ou physique).
• 1969 : Les résidents demandent que les enfants qui vont à l'école à La Tuque soient transportés le matin et le soir.
• 1980 : Fermeture définitive du Sanatorium en raison de problèmes financiers. Un groupe de citoyens accompagné du maire bloque la route pour empêcher le déménagement des patients vers La Tuque.
• 1972 : Exploitation d'un gisement de nickel et de cuivre. Cela crée 35 emplois, les personnes ont dû apprendre le métier.
• 1974 : Un nouvel incendie oblige l'entreprise à quitter le Lac-Édouard, une perte d'emploi est notée.
  
• 1981: Début de la Corporation Village Plein Air Inc.
• 1983: La municipalité se porte acquéreur de l'école.
• 1992: Fondation d'A.D.E.L.E (Association du développement écologique du lac Édouard).
• 2003 : Fermeture complète de l'école car il restait seulement 3 élèves.
• 2009: Officialisation de la Coopérative de solidarité de Lac-Édouard et formation du premier conseil d'administration.
• 2011: Le Parc écotouristique de Lac-Édouard devient réalité avec ses premiers clients.
• 2013: Le 10 mai, incendie criminel, un bâtiment sur le site du défunt sanatorium est perte totale. Le Magasin général de Lac-Édouard ouvre ses portes le 12 juillet.
• 2015: De toutes les installations ayant été construites à Lac-Édouard, il ne reste qu'une gare construite en 1900.
  

Ce portrait historique présente l'histoire d'une communauté qui, à travers les épreuves, a su faire preuve d'énormément de résilience. Malgré les fermetures d'entreprises et les incendies ravageurs, les gens ont unis leurs forces afin de permettre à leur communauté de survivre et de garder les caractéristiques qui lui sont propres.

Voici la présentation du projet tel que décrit sur le site internet du Parc écotouristique de Lac-Édouard:

"La Coopérative de solidarité de Lac-Édouard est une entreprise d’économie sociale qui a vu le jour en novembre 2009. Suite à une rencontre avec les différents intervenants économiques de la Municipalité de Lac-Édouard et sous le thème « Ça nous tentes-tu? » des discussions on été amorcées. Un conseil d’administration a été institué et ce dernier a mis la main à la pâte afin de concevoir des projets à caractère communautaire, réalistes, qui peuvent aider la petite collectivité de Lac-Édouard à se revitaliser et à faire connaître son patrimoine. En effet, Lac-Édouard a hérité d’un ensemble des biens qui bénéficient de la reconnaissance de la communauté, et qu’il convient de protéger et de valoriser pour les générations futures. La Coopérative de solidarité de Lac-Édouard se veut le moteur socio-économique de la municipalité et le pilier du développement de nouveaux projets, dont le Parc écotouristique. Ce dernier est le tout premier projet de la coopérative. Il a vu le jour à l’automne 2009 et continue sa progression afin de faire connaître ce coin de paradis que sont le lac Édouard et la rivière Batiscan. L’écotourisme est la façon de concilier le développement socio-économique et la protection de l'environnement sur un même territoire, en y associant le développement des communautés locales. Le but de la coopérative dans ce projet est d’organiser des visites responsables dans des environnements naturels, où les ressources et le bien-être des populations sont préservés, afin de générer des revenus qui pourront aider d’autres projets à voir le jour et ainsi faire grandir notre petite communauté de 167 habitants qui a décidé de se prendre en main. La Coopérative de solidarité de Lac-Édouard, c’est aussi toute une équipe de bénévoles engagés qui croient en l’avenir. Ils sont issus de tous les corps de métiers et profession. Ils s’unissent pour redonner à la municipalité de Lac-Édouard ses lettres de noblesse. La Coopérative de solidarité de Lac-Édouard s’applique à développer une vision régionale de l’écotourisme, du tourisme d’aventure et de plein air, ainsi qu’à concevoir des stratégies et plans de mise en œuvre à moyen et long terme, en y intégrant les aspects économique, social et environnemental. Pour ce faire, la coopérative s’unit à des partenaires tels que la CDR (Coopérative de développement régional Mauricie), le CLD et la SADC du Haut-St-Maurice, Tourisme Haut-St-Maurice, le MAMROT (pacte rural), Mountain Coop, etc. Elle s’entoure de personnes compétentes pour mener à bien ses projets."  (http://www.parcecolacedouard.com/cooperative.html)

• La visée du projet est donc de permettre à cette petite communauté de se revitaliser et de faire connaître son patrimoine. La Coopérative de solidarité de Lac-Édouard se veut le moteur socio-économique et le pilier pour le développement de nouveaux projets.
• Il y a divers acteurs impliqués, notamment la population de Lac-Édouard (résidents permanents et saisonniers), les gouvernements fédéral et provincial, les élus municipaux, les médias, les entrepreneurs ayant un intérêt pour la région, etc.
  
• Nous retrouvons dans le cadre de ce projet différentes forces en présence. Tout d'abord, la communauté de Lac-Édouard est une communauté extrêmement mobilisée et qui fait preuve de beaucoup de résilience. Il y règne un esprit de coopération et les gens font preuve de créativité. Le maire est très impliqué et a à cœur le développement de la municipalité. Les médias locaux ont aussi appuyé le projet, permettant ainsi une plus grande visibilité.
  

* Dans un souci de respect des réponses obtenues, celles-ci ont été transcrites textuellement.

Résidents de Lac-Édouard

Enfants

Maire de la municipalité

Ce document présente l'entrevue réalisée avec le maire de Lac-Édouard qui s'est montré d'une très grande générosité. On y traite de la mise en place d'une coopérative de solidarité en région éloignée, des projets actuels/ revendications/ intérêts pour Lac-Édouard, de ce qui fait la particularité de Lac-Édouard, de la vison de Lac-Édouard dans l'avenir et finalement des forces ainsi que des limites du mouvement coopératif qui se construit à Lac-Édouard.

 Climat propice pour la culture de fraises! Ils approvisionnent même les villages avoisinants! Sont-ils prêts pour une plus grande production? Voici une vidéo expliquant la situation de production de petits fruits rouges!

http://ici.radio-canada.ca/regions/mauricie/2014/10/29/005-sanatorium-lac-edouard-fruits-legumes-ferme-boreale-fraises.html

Un phénomène social est observé dans l’histoire du Québec quant à l’exclusion. Les personnes qui avaient des déficiences intellectuelles, des problèmes de santé mentale et/ou le trouble du spectre de l’autisme étaient autrefois retirées des centres urbains pour résider dans des régions éloignées. Le concept de « l’autosuffisance » était à la base du bon fonctionnement de ces petites communautés. Les « patients » avaient différentes tâches selon leurs compétences, par exemple certains travaillaient à la ferme alors que d’autres s’affairaient à l’entretien du système d’aqueduc. Le sanatorium de Lac-Édouard et Robert-Giffard s’inscrivent dans l’histoire institutionnelle du Québec, comme des petites communautés confinées à l’intérieur de leur forteresse, évitant ainsi tout contact social avec le reste de la population. Les gens qui avaient des problèmes de santé mentale étaient expatriés en région parce qu’ils choquaient les autres et on pensait d’eux qu’ils avaient des maladies de l’âme, ou qu’ils étaient associés aux démons. En revanche, ces gens avaient un esprit d’entraide et de solidarité pour pouvoir subvenir à leurs nombreux besoins et ainsi assurer leur survie dans leur forteresse. Pourquoi étaient-ils exilés en région? L’esprit de clocher véhiculé au sein de cette petite communauté, pourrait-elle avoir façonné l’esprit de coopération de ce village et ainsi avoir inspiré les « leaders » du projet collectif?

Nous avons appris une foule d’informations quant au mouvement coopératif, mais plus particulièrement sur le projet de coopérative de solidarité de Lac-Édouard. En voici quelques exemples :

• Durant la préparation de l’animation du séminaire, nous avons appris à se souscrire au concept « Mobiliser l’intelligence collective ». De ce fait, nous croyons qu’un jeu de rôle était approprié pour faire vivre l’instant d’un moment la réalité des villageois de Lac-Édouard et que tous les étudiants puissent ensembles trouver des solutions en fonction d'une analyse critique de la situation.

• De plus, nous avons appris à identifier les prémisses d’un mouvement social et plus particulièrement ce qui forge un mouvement coopératif.

•  Nous avons eu la chance de connaître le portrait culturel des villageois de Lac-Édouard par le biais d’un questionnaire ciblé pour différentes tranches d’âges et catégories de personnes. Ainsi, nous avons saisi l'importance d'avoir une vision plus large de l’étendu de la situation, des personnes concernées et de saisir l’essence de leur motivation et leur détermination de l’engagement dans ce projet social.

• Aussi, nous avons appris à reconnaitre les principaux acteurs, les forces en présence, les opposants qui façonnaient le mouvement coopératif qui se rattachait à celui de la coopérative de Lac-Édouard.

• La préparation du séminaire nous a permis de comprendre et interpréter les idéologies véhiculées par les forces sociales présentes au Québec.

• De saisir et de mettre en évidence les impacts des changements sociaux sur le mouvement en mouvance, par exemple l’impact des compressions budgétaires sur l’économie sociale qui peut s’avérer être une alternative économique pour lutter contre la pauvreté.

• De faire des liens avec l’économie sociale (mouvement coopératif) et la place qu’occupe un travailleur social au sein de cette structure.

• De susciter notre esprit critique et des questionnements quant à des phénomènes observés au travers le mouvement social, tel que l’exclusion en milieu rural des personnes qui ont des problèmes de santé mentale et/ou une déficience intellectuelle.

• Important de comprendre la structure de l’économie sociale, car elle est une alternative à la lutte à la pauvreté.

• Nous serons amenées à travailler avec une clientèle vivant dans des situations précaires. L’économie sociale permet donc d’offrir diverses ressources afin de combler des besoins particuliers.

• Important de connaître les lois et les politiques afin d’être en mesure d’orienter nos clients et de les aider à défendre leurs intérêts.

• Le secteur de l’économie sociale est un secteur important en organisation communautaire.

• L’économie sociale touche à la fois la pratique en intervention individuelle, de groupe et collective.

• Les projets de coopératives, de mutuelles ou d’association peuvent être chapeautés ou supervisés par des intervenants du milieu communautaire ou des travailleurs sociaux du CISSS, il s’avère donc primordial d’en connaître les postulats.

• Aider au développement de l’économie sociale

• Empowerment collectif