La grève de Murdochville

Par Pier-Olivier Cloutier et Jean-François Côté Lachance

Archives Syndicat des Métallos (Dion, 2017)
Archives Syndicat des Métallos (Dion, 2017)

Précédents dans le mouvement ouvrier et syndical

 

Le mouvement ouvrier et syndical a vu le jour suite au contexte mondial d'industrialisation et d'urbanisation présent au début du 18e siècle. On passe alors d'un travail artisanal à une production en série. Par le fait même, les gens sont appelés à quitter leur campagne natal en quête d’une meilleure qualité de vie étant donné que les conditions en milieu rural n’arrivent pas à leur faire concurrence. Les dirigeants d'entreprise profitent grandement de ce phénomène au détriment des ouvriers.  Le but des propriétaires d'un commerce est d’engendrer le plus de profit possible. Par conséquent, pour arriver à leur fin, le salaire des travailleurs doit être le plus bas possible et ceux-ci doivent être efficace et travailler durant de longues périodes. En fait, il serait possible de comparer les employés à des ressources que l'on exploite et dont on gère les quantités. Ce mode de pensée et d’action rejoint le capitalisme.

 

Au Québec, une première association ouvrière voit le jour en 1818 pour représenter les charpentiers et les menuisiers. À vrai dire, les syndicats étaient illégaux à cette époque. Les travailleurs qui revendiquaient de meilleures conditions de travail risquaient d’être poursuivis en justice. Heureusement, le gouvernement canadien légalise en 1872 la formation des syndicats et reconnait le droit de grève. En revanche, cela est fortement réprimandé par les propriétaires et les forces de l'ordre. Malgré tout, la formation des syndicats au Québec se fait au même rythme qu'en Ontario et aux États-Unis. D'ailleurs, plusieurs affiliations aux syndicats américains se forment (Boudreau, 1978).

 

La grève est le principal moyen utilisé, mais la sensibilisation du public, la formation de coopératives et l’action de représentation auprès des gouvernements le sont également. Les utopies et les visées vont dans le même sens que le socialisme et le communisme. Ainsi, on revendique la diminution du nombre d'heures de travail, la hausse des salaires, une meilleure règlementation du travail des enfants et des femmes et plus encore. Dans le même ordre d'idées, la loi des manufactures de 1885 est en quelque sorte une réponse à ses demandes. Au début du 20e siècle, les syndicats internationaux sont en grande expansion. En 1921, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, soit la CTCC, voit le jour. La Fédération des travailleurs du Québec, la FTQ, se forme environ 25 ans plus tard. En 1944, la loi des relations ouvrières est adoptée. Celle-ci oblige les patrons à négocier avec les ouvriers pour établir une convention collective. Elle mentionne aussi que les travailleurs ont le droit d’être représenté par le syndicat de leur choix, tant que la prise de décision est faite selon la majorité. Bien que cette réforme ait été attendue, la bataille n’était pas gagnée, car sur le terrain les patronats demeurent avantagés au détriment de leurs employés. La grève de l'amiante survient en 1949 à Asbestos où les ouvriers revendiquent de meilleures conditions de travail et une amélioration de la gouvernance. Compte tenu de ce qui précède, nous avons une bonne idée de la lignée dans laquelle s'inscrit la grève à Murdochville de 1957 (Boudreau, 1978 ; Dion, 1958 ; Lamarche, 2009).

 

Contexte historique de la grève



Réalité de la population gaspésienne

Musée de la Gaspésie (Société Radio-Canada, 2017)
Musée de la Gaspésie (Société Radio-Canada, 2017)

 

En 1921, de riches investisseurs découvrent que la région regorge en minerai de cuivre, mais ce n’est qu’au début des années 1950 que la Noranda Mine s’y intéresse. À cette époque, les gaspésiens vivaient majoritairement d’agriculture et de pêche. Une précarité d’emploi dominait la région. Il était difficile pour les citoyens de subvenir convenablement à leur besoin. Partout ailleurs, l’effervescence de l’industrialisation, après la deuxième guerre mondiale, était palpable. Puis, Murdochville fût fondée en 1953 avec l’arrivée de la mine, et de la fonderie, qui leur a permis de mettre du pain sur la table, de nourrir leur famille et d’avoir de meilleures conditions de vie. C’est littéralement les gens prospères de l’industrie minière qui ont construit la ville. Plusieurs services ont été mis en place par les propriétaires de la Gaspé Copper mine : logement, école, hôpitaux, cinéma, etc. La ville s’est agrandie. En 1955, la ville comptait 2500 habitants dont 1000 travailleurs de la Gaspé Copper Mine (Boudreau, 1977 ; Rouillard, 2015 ; Thibeault, 2007).

La Grande Noirceur

Il est important de mentionner que cet évènement historique s’est produit à l’apogée du duplessisme, soit à la fin de la Grande Noirceur. Durant ces années, les mouvements syndicaux et ouvriers ont été une des principales sources d’opposition aux politiques de Duplessis qui soutenait les patrons dans les luttes syndicales. Le gouvernement de Duplessis était en faveur des investissements étrangers, particulièrement ceux en provenance des États-Unis. Il leur accordait des conditions favorables afin qu’ils exploitent nos ressources naturelles telles que les forêts et les minéraux. D’ailleurs, à cette époque, il y avait une hiérarchie qui distinguait les travailleurs, généralement francophones, des dirigeants, généralement anglophones. S’en est suivi la naissance d'un mouvement d'affirmation de la population francophone, qui était prédominante, afin d’avoir un plus grand contrôle sur l'économie ainsi que la vie intellectuelle et artistique du Québec. L’Église occupait une place importante, car elle était en charge l’éducation et les soins de santé de la population (Sarra-Bournet, 2015).

 

Ce qui ressort le plus de la grande noirceur est l’opposition de Duplessis aux changements, son anti-syndicalisme et son manque d’ouverture face aux revendications des francophones qui veulent améliorer leur sort (David, 1975 ; Foisy-Geoffroy, 2015, Lamarche, 2009).

 

La Guerre Froide

Parallèlement, il y avait aussi le contexte de la guerre froide, qui se veut un affrontement idéologique entre les États-Unis et la Russie à propos du communisme et capitalisme. Nous ne pouvons passer ce courant sous silence, car Maurice Duplessis s’est positionné contre le communisme et, comme il rattachait le syndicalisme au communisme, il était un anti-syndicaliste. Il a même adopté la loi protégeant la province contre la propagande communiste, connue sous le nom de « la loi du cadenas », qui permet de fermer tout bâtiment dans lequel se déroule des activités s'apparentant au communisme  (Lamarche, 2009 ; Sarra-Bournet, 2015).

 

Zoom sur les événements

 

Afin de mieux comprendre l'essence du soulèvement, il est nécessaire de connaitre par quoi celui-ci est motivé. Tel que mentionné précédemment, Murdochville a été fondé dans le but d’exploiter le cuivre qui gisait dans le sol avec l'appui de Maurice Duplessis le premier ministre du Québec à ce moment. Les conditions de travail des ouvriers étaient tout simplement lamentables. Leur salaire était faible, les journées longues et leurs tâches dangereuses. Il y avait un syndicat en place, qui était un syndicat de boutique ou d’entreprise. Par définition, ce syndicat est de mèche avec les patrons et, par le fait même, ne représente pas les travailleurs de façon optimale. Lorsque le temps est venu, ils ont voulu changer de syndicat.

 

Le 30 janvier 1953, les ouvriers ont fait une demande de reconnaissance à la Commission des relations ouvrières (CRO) suite à la campagne d'organisation qui avait permis à 80 % des ouvriers de signer une carte d'adhésion et de payer leur cotisation. Les travailleurs désiraient être représentés par les Métallurgistes unis d’Amérique, surnommés les Métallos, un puissant regroupement syndical provenant des États-Unis. Ce syndicat amenait une certaine crainte chez le patronat, car ils étaient très revendicateurs et prêt à tout pour arriver à leurs fins. En réaction, la Gaspé Copper Mines a mis à pied le président et le vice-président du syndicat des Métallos un mois plus tard. La requête syndicale est officiellement rejetée le 28 avril 1953 sous prétexte que la mine n'était pas encore rendue au stade de production et que les employés du moment n’étaient pas garantis d'un poste. Le 16 novembre 1953, une deuxième tentative de reconnaissance du syndicat est rejetée par le CRO (Boudreau, 1978 ; Côté, 1983 ; Thibeault, 2007).

 

Par ailleurs, le Conseil des métiers du travail du canada (CMTC), soit une autre centrale syndicale, tente de faire reconnaitre les droits des ouvriers. Malheureusement pour les Métallos, le CMTC reçoit son accréditation le 30 janvier 1954 par le CRO. Les travailleurs ne sont pas plus gagnants étant donné qu'il s'agira d'un syndicat de boutique. Une convention collective de 2 ans est signée le 15 juillet et peu d'avancées sont faites. En décembre 1955, les pourparlers en vue du renouvellement débutent. Les employés qui ont actuellement un salaire de 0,80 $/h obtiennent une augmentation de 0,07 $/h. Le CCT et le CMTC fusionnent pour former le CTO en avril 1956, mais cela mènera à leur perte le 12 juin 1956. La Gaspé Copper Mines dépose une requête d'un bref de prohibition du CRO en alléguant qu'elle refuse de manière illégale de fournir des renseignements sur les démarches de syndicalisation de ses employés. Il s'agit d'une façon de ralentir le processus dans les institutions législatives. Par voie de conséquence, les ouvriers en viendront à s'épuiser. De surcroit, les chefs syndicaux sont diminués de grade et de salaire à l'été 1956. Pour une deuxième fois dans l’histoire de la mine, une mise à pied sans raison valable survient. Effectivement, le 8 mars 1957, Théo Gagné, le président du syndicat, est mis à pied bien qu’il soit un des plus anciens travailleurs et qu’il travaille bien. En réaction, les mineurs votent à 98 % pour un arrêt de travail lors d’une assemblée qui a eu lieu le 10 mars. Dès le lendemain, les travailleurs sont en grève. Cette grève est toutefois illégale, car leur syndicat n’est pas reconnu (Bélanger, 1981 ; Dion, 2017). Vous l'aurez probablement deviné, mais la visée de ce mouvement ouvrier et syndical est le droit à la représentation vu que leurs patrons, appuyés par le gouvernement Duplessis, ne reconnaissaient pas leur syndicat. Il aura fallu six campagnes d'organisation pour que les Métallos parviennent à représenter les ouvriers de la Gaspé Copper Mines. La mise en place du Code du travail en est pour beaucoup dans l'aboutissement de ses efforts acharnés. En fait, l'article 25 permet maintenant à la CRO d'ordonner un vote secret au scrutin à chaque fois qu'elle le juge nécessaire. Ainsi, il est désormais impossible pour la Gaspé Copper Mines d'utiliser des méthodes dilatoires. Néanmoins, le syndicat des Métallos en ressort avec 1 500 000 $ en moins dans ses poches (Boudreau, 1978 ; Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec, s.d ; Société Radio-Canada, 2017).

 

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Moyens et acteurs

 

Avant de voter pour le débrayage, les moyens mis de l’avant ont été l'acharnement dans les processus législatifs, mais cela ne suffira pas et les ouvriers changeront de stratégie. La grève était le principal moyen utilisé, mais la sensibilisation du public, la formation de coopératives et l’action de représentation auprès des gouvernements l’était également. La violence était omniprésente lors des rassemblements. Les hommes et même leur femme y ont participé. Il y a eu des extrémistes qui ont tentés de saboter les installations avec de la dynamite. Ceux-ci en sont malencontreusement morts. Les ravitaillements vers l'usine ont même été entravés (Boudreau, 1978).

 

Les acteurs sont multiples dans cet évènement. Certains ont aidé le mouvement alors que d’autres s’y sont opposés. Les ouvriers, le syndicat des Métallos et la Cour suprême du Canada, qui rend inconstitutionnelle la loi du cadenas le 8 mars 1957, ont soutenu les revendications des ouvriers. À l’opposé, plusieurs ont voulu leur mettre des bâtons dans les roues : les dirigeants de la Gaspé Copper Mines et  de la Noranda Mines, les fiers-à-bras, des «agents de sécurité» engagés par les patrons qui avait recours à l’intimidation pour dissuader les travailleurs en grève, les 800 briseurs de grève, le gouvernement provincial, la police provincial, la Commission des relations ouvrières, qui bloque les procédures de certification. La grève prend fin le 5 octobre 1957, après sept mois de débrayage, sans que les ouvriers n’aient obtenus leur droit d’association. Toutefois, ils poursuivront leur lutte et le syndicat des Métallos obtiendra finalement son accréditation en 1965, soit huit ans plus tard (David, 1975 ; Dion, 2017 ; Lamarche 2009, Thibault 2017).

 

Résultats

Les grévistes de Murdochville ont perdus beaucoup durant cette grève. Effectivement, ils ont été 7 mois et demi sans salaire et la majorité auront finalement perdus leur emploi. Seulement 20% des grévistes sont retournés travaillés pour la Gaspé Copper Mine. Il y a même eu deux morts parmi les travailleurs. Donc, à cette époque, cette grève illégale fut littéralement un échec pour les individus. Toutefois, au plan collectif, c’est tout autre, car la grève de Murdochville constitue un évènement-clé pour l’ensemble des mouvements ouvriers et syndicaux au Québec. Effectivement, cette lutte a grandement contribué à la reconnaissance du droit syndical et au droit d’être représenté par le syndicat de son choix. Il a aussi mené à des améliorations notables quant aux normes du travail, ce qui est un gain collectif important. Il y aura même un élan de solidarité entre les différents syndicats (FTQ, CTCC, CTC). Les travailleurs vont aussi s’unir pour défendre leur salaire, leurs conditions de travail et leurs collègues mis à pied sans raison valable (Dion, 2017). Voici d'ailleurs un extrait du témoignage de M. McBrearty, un ancien employé de la Gaspé Copper Mine qui a vécu la grève de Murdochville (Dion, 2017).

 

« Il y a eu des gains humanitaires et sociaux. Oui, la grève de Murdochville s’est faite pour la reconnaissance syndicale. Mais ç’a aussi été une bataille pour le respect, la dignité, la sécurité aussi, et le droit de choisir par qui on veut être représenté. Il y a eu des scabs qui ont dit par la suite qu’ils avaient fait une erreur et que si la situation se reproduisait, jamais ils ne traverseraient un piquet de grève, et qui ne l’ont jamais fait. Ç’a créé une prise de conscience énorme. »

 

« Ç’a aussi donné le goût aux plus vieux de dire aux plus jeunes, comme moi, d’aller de l’avant : « On ne sera pas derrière toi, on sera à côté de toi. » De se battre pour ce qu’on vous a donné, et de continuer pour avoir de meilleurs avantages, de meilleurs salaires, de meilleures conditions de vie, pas seulement pour le travailleur et sa famille, mais pour la communauté et la société en général. »

 

Suite à la mort de Duplessis en septembre 1959, Paul Sauvé prendra la relève du parti, adoptera rapidement le «bill 8». Cette loi visera à éliminer les problèmes à l'origine de la grève de Murdochville: les congédiements et autres sanctions pour activités syndicales ainsi que la réforme de la Commission des relations ouvrières.  Dans la même lignée, ils auront mis la table pour l'adoption de la Loi sur la santé et la sécurité du travail qui fait référence, entre autres, au  droit de refus et au retrait préventif en 1979 (Boudreau, 1978 ; David, 1975 ; Dion, 2017).

 

Finalement, ce conflit a grandement contribué à mettre la table pour la révolution tranquille et constituerait même le début de cette ère selon plusieurs (Dion, 2017).

Force en présence

L'idéologie capitaliste est au cœur du mouvement ouvrier et syndical. Dans le contexte de la grève de Murdochville, le gouvernement libéral de Duplessis et le patronat de la mine font passer leurs intérêts financiers avant la santé et la sécurité des travailleurs (Sarra-Bournet, 2015). D'ailleurs, un contremaître aurait déjà dit à un employé qui rapportait qu'un camion avait manqué de freins : « Si tu veux pas le chauffer, tu viendras chercher ton temps [ta dernière paye] » (Gélinas, 2017). Cet exemple est éloquent.

 

Valeurs

 

Plusieurs valeurs sont au cœur de la grève de Murdochville bien que le droit d'association soit l'élément déclencheur de la grève (Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec, s.d.).

 

Il y a la dignité des travailleurs ainsi que leur santé et leur sécurité au travail. L’obtention de meilleures conditions de travail est au cœur du conflit. Un ouvrier a déjà mentionné que « travailler dans une mine, c’est de travailler dans un tombeau ». L’égalité et la justice entre les employés puisque les travailleurs gaspésiens se sont aperçu que des étrangers qui occupaient un emploi semblable étaient mieux payés qu’eux. La démocratie occupe également une place importante, car les travailleurs militent pour faire respecter une décision prise dans ce cadre. La solidarité et la participation sont toutes aussi importantes. En effet, il y a les ouvriers de la Gaspé Copper Mines qui sont à mobiliser pour la lutte, car certains d’entre eux n’ont pas été impliqués dès le début et que leur apport est nécessaire pour l’avancement de la cause. D'autres syndicats vont aussi supporter les grévistes. Par exemple, la FTQ sera à l'origine de la Marche de solidarité syndicale à laquelle participe plusieurs centaines de manifestants venant des quatre coins du Québec Le respect, la liberté, et le pacifisme sont d’autres valeurs partagées par cette communauté. (Boudreau, 1978 ; Thibault, 2017).

 

Façonnement du territoire

Musée de la Gaspésie (Société Radio-Canada, 2017)
Musée de la Gaspésie (Société Radio-Canada, 2017)

 

Cet évènement s’est produit en Gaspésie. Murdochville n’existait pas avant l’implantation de la mine. C’est un avocat New yorkais, Murdoch. L’entreprise a littéralement construit la ville : logements, école, hôpital, cinéma, etc. La compagnie offrait l’ensemble des biens et des services (Boudreau, 1978).

 

La fin de l’exploitation minière a lieu en octobre 1999 en raison de l’épuisement des ressources, ce qui met fin à l’emploi de 300 travailleurs. La fonderie demeure ouverte à ce moment, mais ferme ses portes en avril 2002 et 300 autres travailleurs se retrouvent sur le chômage. En juin 2002, le Syndicat des métallos propose la fermeture de la ville. Les citoyens sont en faveur de cette avenue. En août de la même année, un référendum a lieu et la fermeture de Murdochville est appuyée par 65% de la population. Toutefois, le gouvernement du Québec, et son premier ministre Bernard Landry, s’y opposent en raison des coûts importants que cela engendraient. Cet évènement aura un impact majeur non négligeable sur les relations entre les citoyens. En effet, des tensions sociales seront présentes entre ceux qui désiraient une indemnisation pour refaire leur vie ailleurs et ceux qui voulaient demeurer dans leur coin de pays (Société Radio-Canada, 2017).

 

En 2016, il y avait 651 habitants à Murdochville. L’importante diminution de la population ainsi que son éloignement des grands centres ont fait en sorte que la ville est aujourd’hui victime de dévitalisation.

 

Bref, Murdochville a vu le jour grâce à l’arrivée d’investisseurs visant l’exploitation du cuivre. La ville s’est développé autour de cette industrie et avait peu de diversité dans ses activités économiques. Cela fait en sorte que la ville et ses citoyens ont été durement affectés par la fermeture des activités minières. Aujourd’hui, il y a une lueur d’espoir face à leur avenir. Le tourisme, dont le ski hors-piste, ainsi que l’énergie éolienne sont au cœur des projets futurs. Il y a un musée racontant l’histoire de la ville et de son industrie. Cela témoigne de la nostalgie et de la fierté de la population face à leur histoire.

 

 

Références

 

Bélanger, G. (1981). La grève de Murdochville (1957). Labour / Le Travail, 8/9, 103-135. Repéré à http://proxy.uqar.ca/login?url=https://search.ebscohost.com/login.aspx?direct=true&db=a9h&AN=44349356&lang=fr&site=ehost-live&scope=site

 

Boudreau, É. (1977). Histoire des organisations syndicales. Dossiers "Vie ouvrière", XXIII(111), 38-44. Repéré à http://collections.banq.qc.ca/jrn03/dvo/src/1977/01/165709_27_111_01.pdf

 

Côté, S. (1983). Compte rendu Jean Gérin-Lajoie, Les Métallos, 1936-1981. Recherches sociographiques, 24(3), 433-435. doi:10.7202/056058ar

 

David, H. (1975). L’état des rapports de classe au Québec de 1945 à 1967. Sociologie et sociétés, 7(2), 33-66. doi:10.7202/001171ar

 

Dion, G. (1958). Le mouvement syndical québécois (1957). Relations industrielles, 13(4), 366-391. doi:10.7202/1022408ar

 

Dion, J. (11 mars 2017). Il y a 60 ans, la poudrière de Murdochville. Le Devoir. Repéré à http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/493714/il-y-a-60-ans-la-poudriere-de-murdochville

 

Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec. (s.d.). 45 ans après la célèbre grève de 1957 - Murdochville: L'ultime bataille des métallos. Repéré à https://ftq.qc.ca/actualites/45-ans-apres-la-celebre-greve-de-1957-murdochville-lultime-bataille-des-metallos/

 

Foisy-Geoffroy, D. (2015). Le Québec des années 1950 : une époque glorieuse ?. Bulletin d'histoire politique, 24(1), 15-19. doi:10.7202/1033389ar

 

Gélinas, G. (2017, 12 mars). La grève de 1957 à Murdochville: l'éveil des ouvriers. Le Soleil. Repéré à https://www.lesoleil.com/actualite/en-region/la-greve-de-1957-a-murdochville-leveil-des-ouvriers-4dffa88882ddadaf04c4342e03333f9b

 

HEC. (s.d.). Les mouvements syndicaux et l'État. Repéré à https://sites.google.com/site/hecpouvoiretpouvoirs/4-le-pouvoir-et-les-pouvoirs-du-canada-contemporain/4-relations-de-pouvoir/4-relations-de-pouvoir-entre-les-mouvements-syndicaux-et-l-etat

 

Lamarche, F. (2009). Il y a 60 ans, la grève de l’amiante ou les syndicats face au duplessisme. Vie économique, 1(3), 1-12. Repéré à http://www.eve.coop/?a=30

 

Rouillard, J. (2015, 4 mars). Histoire des Travailleurs. Repéré à http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/histoire-des-travailleurs/

 

Sarra-Bournet, M. (2015). L’économie du Québec et le modèle libéral duplessiste dans une perspective comparée. Bulletin d'histoire politique, 24(1), 56–74. doi:10.7202/1033393ar

 

Société Radio-Canada. (2017, 9 mars). L’héritage syndical de la grève de Murdochville. Repéré à http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/le-15-18/segments/entrevue/18031/murdochville-greve-mine-histoire-gaspesie

 

Thibeault, J.-M. (2007, 9 mars). Il y a 50 ans, la grève de Murdochville - Le «refus global ouvrier». Le Devoir. Repéré à http://www.ledevoir.com/non-classe/134084/il-y-a-50-ans-la-greve-de-murdochville-le-refus-global-ouvrier

 

Thibault, J.-P. (10 mars 2017). Il y a 60 ans, une grève qui allait devenir historique à Murdochville. L’Avantage. Repéré à https://www.lavantage.qc.ca/actualites/2017/3/10/il-y-a-60-ans--une-greve-qui-allait-devenir-historique-a-murdoch.html